[Digital Business Africa] – Des grandes entreprises du numérique et plusieurs États s’engagent à lutter contre la propagande terroriste et l’extrémisme violent sur Internet, ce mercredi 15 mai 2019, à Paris, à l’occasion du deuxième sommet “Tech for Good”.
Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, réunissent plusieurs chefs d’État et de gouvernement, dont Theresa May et Justin Trudeau, et des dirigeants de groupes comme Facebook, Twitter, Google, Microsoft ou Amazon pour lancer “l’appel de Christchurch” contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur Internet, deux mois après la diffusion en direct sur Facebook de l’attaque contre des mosquées en Nouvelle-Zélande.
Leur préoccupation commune ? “Demander aux pays et aux grandes entreprises du numérique d’agir contre le terrorisme et l’extrémisme violent en ligne“, explique l’Élysée.
La tuerie de Christchurch a provoqué un choc car l’attaque était “conçue pour être virale”, a expliqué Jacinda Ardern au journal Le Monde. “Facebook, qui a été utilisé comme plateforme pour la diffuser en direct, a tenté de supprimer la vidéo : ils l’ont enlevée 1,5 million de fois. Durant les premières 24 heures, elle a été remise en ligne sur YouTube chaque seconde”, rappelle la Première ministre néo-zélandaise.
Face à un tel phénomène, “nous ne pouvons agir seuls” à l’échelle d’un pays, insiste Jacinda Ardern. “Il faut apporter une réponse mondiale à un réseau mondial.”
Facebook a déjà annoncé ce mercredi 15 mai restreindre l’usage de sa plateforme Live de vidéo en direct, dont s’est servi le tueur de Christchurch. Désormais, les utilisateurs ayant déjà enfreint les règles d’utilisation du réseau social, notamment celles proscrivant les “organisations et individus dangereux”, n’y auront plus accès pendant un certain temps.
“Jusqu’à aujourd’hui, si des personnes publiaient du contenu contraire à nos standards de la communauté, sur Facebook Live ou ailleurs sur notre plateforme, nous supprimions leurs contenus“, a écrit Guy Rosen, un haut responsable du groupe sur un blog. “S’ils continuaient de publier du contenu enfreignant nos standards, nous les empêcherons d’utiliser Facebook pendant un certain temps, leur retirant ainsi la possibilité d’utiliser Facebook Live“, a-t-il ajouté.
“Et, dans certains cas, nous les excluions de notre plateforme, en raison de violations mineures répétées ou, dans des cas plus rares, en raison d’une unique violation flagrante (comme par exemple l’utilisation d’une image de propagande terroriste comme photo de profil ou le partage d’images d’exploitation infantile)“, a rappelé Guy Rosen.
Dès mercredi, toute personne ne respectant pas les politiques de Facebook les plus sensibles se verra interdire l’utilisation de Facebook Live pour une période déterminée, par exemple 30 jours, à compter de sa première infraction. Facebook prévoit aussi dans les semaines à venir d’empêcher ces contrevenants de passer des publicités sur le réseau.
Par Gaëlle Massang