Invité au Symposium AfricaCERT Handshake 25, le ministre malien de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration a honoré le panel ministériel de haut niveau. Il a réuni les trois ministres du Numérique de l’Alliance des États du Sahel (AES). Alhamdou Ag Ilyène a présenté les fondements de la Stratégie nationale de Cybersécurité (SNCS) du Mali, en cours de mise en œuvre. La stratégie s’appuie sur trois axes stratégiques majeurs de la SNCS :
1. Renforcer la gouvernance de la cybersécurité à l’échelle nationale et dans la coopération internationale ;
2. Promouvoir la culture de la cybersécurité via l’information, la formation et l’ancrage universitaire ;
3. Protéger les infrastructures critiques et lutter contre la cybercriminalité à travers des normes rigoureuses et des mécanismes de surveillance.
La Stratégie nationale de Cybersécurité (SNCS) trouve ses racines dans la politique « Mali Numérique 2020 », notamment à travers son axe stratégique 6 visant à instaurer la confiance numérique. Trois grandes priorités structurent cette vision :
• Mettre à jour le cadre législatif et réglementaire ;
• Créer les structures nationales de sécurité informatique ;
• Sensibiliser l’ensemble des acteurs de l’écosystème numérique.
Le ministre malien a évoqué l’ampleur des risques financiers liés aux cyberattaques. Alhamdou Ag Ilyène regrette les coûts moyens qui selon lui atteignent plusieurs millions de dollars par organisation. Il a attiré l’attention sur les dangers croissants posés par les menaces internes malveillantes, qui restent les plus coûteuses et les plus difficiles à détecter.
Ag Ilyène a profité de la tribune pour préciser les mécanismes de coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel ( AES), notamment la création d’un CERT régional, une plateforme d’échange sécurisée, des exercices conjoints de simulation d’attaques, ainsi que la mise en place d’un observatoire régional des menaces numériques.
Puisqu’on parle de la vision de l’alliance au sujet de la cybersécurité, le Premier ministre du Niger, Ali Zein, a mis en lumière l’urgence d’une action concertée et souveraine en matière de cybersécurité. La directrice générale de l’Agence nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information du Niger (ANSI) n’y est pas allée de main morte.
Anne Rachel Marcel Inné a rappelé que la souveraineté numérique ne se négocie pas, et qu’elle repose sur trois piliers fondamentaux : le développement d’infrastructures robustes, le renforcement des compétences nationales et la consolidation d’alliances stratégiques africaines.
Par Jean Materne Zambo, source : CCOM/MCENMA