[DIGITAL Business Africa] – La bataille mondiale pour les cerveaux de l’intelligence artificielle (IA) est désormais stratégique, brutale et ultra-financée. Pour les géants du numérique, recruter les meilleurs talents n’est plus un luxe, c’est une nécessité vitale pour garder une longueur d’avance dans la course à la superintelligence – cette forme d’IA aux capacités cognitives supérieures à celles des humains, considérée comme le Graal de la Silicon Valley.
Mais, comme le souligne le Wall Street Journal, même les plus grandes fortunes commencent à admettre que l’argent seul ne suffit plus à convaincre les esprits les plus brillants.
Quand Zuckerberg se heurte à un refus
Exemple frappant : Andrew Tulloch, ancien chercheur chez OpenAI. Mark Zuckerberg, dans sa quête effrénée pour combler son retard sur OpenAI, aurait proposé à Tulloch un salaire annuel de 20 millions de dollars pour le recruter au sein de Meta, selon des sources relayées par Les Échos.
Mais, le chercheur a décliné l’offre. Il décline ainsi jusqu’à 1,5 milliard de dollars qu’il aurait pu gagner en six ans – en comptant les bonus et les actions – s’il avait accepté l’offre.
D’après des médias américains, le patron de Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp…) aurait aussi tenté de recruter plus d’une douzaine de salariés de Thinking Machines Lab, mais aucun n’a accepté.
Tulloch est en effet cofondateur de Thinking Machines Lab, une startup mystérieuse co-créée avec Mira Murati, l’ancienne directrice technologique d’OpenAI et ex-bras droit de Sam Altman. Le projet est encore discret, mais il a déjà levé deux milliards de dollars dès ses débuts. Une preuve éclatante de la valeur stratégique que les investisseurs accordent aujourd’hui aux talents rares de l’IA.
Meta veut injecter… des centaines de milliards
De son côté, Mark Zuckerberg continue de muscler ses ambitions. Il parle désormais d’investir « des centaines de milliards de dollars » dans des centres de données nouvelle génération, conçus exclusivement pour entraîner des modèles d’IA générative, avec des puces de très haute performance et des infrastructures énergétiques massives.
Et l’Afrique dans tout ça ? Une opportunité à ne surtout pas manquer
Cette compétition mondiale représente aussi une fenêtre stratégique pour l’Afrique. Si les grandes entreprises peinent à trouver suffisamment de talents aux États-Unis, en Europe ou en Asie, le continent africain peut se positionner comme un réservoir de compétences à fort potentiel.
C’est du moins ce que pense le cabinet ICT Media STRATEGIES qui propose quelques axes concrets pour y parvenir :
1. Former des spécialistes en IA à grande échelle : à travers universités, écoles d’ingénieurs, bootcamps, et plateformes d’autoformation.
2. Multiplier les partenariats avec les big techs et centres de R\&D IA pour favoriser le transfert de compétences.
3. Rendre les talents africains visibles à l’échelle mondiale via GitHub, LinkedIn, Digital Business Africa, etc.
4. Créer des politiques incitatives pour attirer les investissements IA (fiscalité, incubation, infrastructures).
5. Positionner des hubs africains comme des plateformes de test et d’éthique IA, en lien avec les enjeux de diversité des données et de souveraineté numérique.
Un tournant décisif pour les nations africaines
“L’Afrique n’a peut-être pas les mêmes trésors de guerre que la Silicon Valley, mais elle dispose d’un atout rare : une jeunesse numérique dynamique et prête à apprendre. Si elle active dès maintenant les bons leviers que sont la formation, la visibilité, les alliances et la création des écosystèmes, le continent peut se hisser parmi les zones stratégiques du développement de l’IA mondiale“, commente Beaugas Orain DJOYUM, DG de ICT Media STRATEGIES au Cameroun.
La guerre des talents est lancée. L’Afrique ne doit pas la regarder passer.
Par Digital Business Africa