[DIGITAL Business Africa] – L’apport du numérique dans la croissance économique n’est plus à démontrer. C’est le cas en RD Congo. Le secteur pourrait générer 9,8 milliards de FC de croissance d’ici 2029. Chiffre révélé par le tout premier rapport sur l’économie numérique en République démocratique du Congo, publié ce 18 septembre 2025 par la GSMA dans le cadre du Sommet africain du numérique. Autre prévision du rapport, près de 9,7 millions de nouveaux citoyens pourraient accéder à l’internet mobile d’ici 2029.
Le rapport est intitulé « Stimuler la croissance économique par la transformation numérique », et est issu de l’étude sur la numérisation du marché de la République démocratique du Congo. Le secteur de la téléphonie mobile représente déjà 8 % du PIB congolais, et près de 70 millions d’abonnements ont été enregistrés à mi-2025. Selon le rapport, seuls 17 % des Congolais utilisent l’internet mobile, un taux bien en deçà de la moyenne africaine.
Les raisons à ces barrières sont connues. Le rapport de la GSMA évoque le coût élevé des services, la faible couverture réseau, la fiscalité désincitative, le manque d’infrastructures énergétiques et l’insuffisance de compétences numériques au sein de la population. Le rapport de la GSMA recommande cinq axes stratégiques pour redresser la barre.
D’abord, moderniser la fiscalité du secteur des télécoms pour alléger la pression sur les opérateurs et les consommateurs. Ensuite, améliorer la planification numérique et énergétique, notamment dans les zones rurales. Troisième priorité : développer les compétences numériques, en ciblant particulièrement les jeunes et les femmes, encore trop peu représentés dans l’économie numérique. Il est aussi crucial d’optimiser l’accès au spectre et de revoir les conditions de délivrance des licences. Enfin, l’intégration des services mobiles dans l’administration publique permettrait de démocratiser l’accès à des services essentiels comme la santé, l’éducation ou la finance.
Présent à l’évènement, le ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa Maliba, a insisté sur la nécessité d’une coopération solide avec les partenaires africains et internationaux, invitant investisseurs, entreprises technologiques et bailleurs à unir leurs forces avec le Gouvernement à travers :
• des partenariats public-privé dans les infrastructures ;
• le financement de projets numériques inclusifs ;
• le renforcement des capacités locales, afin de permettre à la jeunesse congolaise de devenir l’avant-garde de cette révolution digitale.
Le DG de l’ARPTC Christian Katendé, a quant à lui rappelé à l’assistance que pour la République démocratique du Congo, il ne s’agit pas seulement de rattraper un retard, mais bien de saisir l’opportunité de transformer notre économie, de diversifier nos sources de croissance et de mieux valoriser nos ressources humaines et naturelles grâce au numérique.
Pour le gouverneur de la Banque centrale du Congo, André Wameso, seule la digitalisation peut permettre au Congo-Kinshasa de faire un bond substantiel pour lever ces défis structurels.
Par Jean Materne Zambo