Philippe Simo, entrepreneur Web : « Le Cameroun est l’un des pays les plus attractifs en termes d’incitation fiscale »

[DIGITAL Business Africa] – L’entrepreneur Web camerounais a livré une masterclass gratuitement. Il était invité sur Canal 2 international, ce 15 septembre 2024, dans le cadre du rendez-vous dominical L’Arène, présenté par Rodrigue Tongue. Il faut rappeler que Philippe Simo est le fondateur de la plateforme Investir au Pays. Elle a pour objectif d’encourager les membres de la diaspora africaine à investir dans leur pays d’origine. C’est sous cette casquette que Rodrigue Tongue l’a convié à prendre part à un combat d’idées face à des journalistes déterminés.

Ensemble, ils ont abordé plusieurs thèmes, notamment l’entreprenariat, l’immigration, entre autres. Parlons d’abord de l’entreprenariat. Philippe Simo invite les investisseurs ou les potentiels investisseurs à se mettre à jour :

« Nous avons basculé d’une économie de matières premières où on était dans les années soixante à une économie de la connaissance, de la science et de la technologie. Une application comme WhatsApp. Quand elle a été vendue, elle a été vendue à 17 milliards de dollars. À l’époque, 17 milliards de dollars, c’était le PIB du Sénégal. Et donc, une application valait le même prix que toute la richesse produite par un pays majeur d’Afrique. Aujourd’hui, on a des entreprises aux États-Unis d’Amérique dont la valeur dépasse tout le continent africain. Ça veut dire que si on vend par exemple une entreprise comme Apple, cela permet d’acheter toute l’Afrique deux, trois fois », a-t-il dit.

En effet, l’entreprise Facebook, devenue Meta, avait plutôt racheté WhatsApp en 2014 chez Jan Koum à 19 milliards de dollars US. Le Figaro rapportait à l’époque que cette somme pouvait financer 40 stades de France ou un million de salariés payés au SMIC sur un an.

Si voulez savoir comment on parvient à survivre dans l’environnement de l’entrepreneuriat malgré les écueils rencontrés, demandez-le à Philippe Simo :Jan Koum à 19 milliards de dollars US.

« Le business a trois phases : une phase de décollage, une phase de stabilité et une phase de dépression. Nous (Africains) nous intéressons généralement aux business quand ils sont en phase de dégression… L’entrepreneuriat, tout comme la médecine, ça s’apprend. Vous ne vous levez pas un matin pour aller vous placer devant quelqu’un dont on dit qu’il est boucher pour qu’on vous opère. Il va vous tuer. Pour cela, les gens prennent leurs économies durement gagnées et s’improvisent en entreprenariat.

Conséquence, il y a beaucoup de pertes. Mais posez-vous la question : qu’est-ce que les Chinois, les Indiens, les Français, les Anglais, les Américains, les Russes maintenant voient-ils tous en Afrique pour venir massivement quand nous ne voyons tous qu’une chose : c’est de partir. Ils voient ce que nous ne voyons pas », explique-t-il.

Encore que : « le Cameroun, selon lui  est l’un des pays les plus attractifs en terme d’incitation fiscal. On peut investir au Cameroun sans payer de Douanes, d’impôts et même de cotisations salariales pour des salariés pendant des années ».

Après avoir encensé l’État du Cameroun, Philippe Simo a toutefois plaidé pour une révision du climat des affaires. Selon lui, plusieurs investisseurs craignent de venir au Cameroun en raison du fonctionnement de la justice, qui selon lui favorise n’est pas au service des plus faibles.

À l’endroit de ceux qui voudraient lancer leurs chaînes YouTube, Philippe Simo a un conseil : « Les chaînes YouTube qui réussissent bien ont quasiment les équipements qu’il faut pour être une chaîne de télévision. Nous sommes une chaîne YouTube et on a deux studios à Paris, un studio à Abidjan. Il y a beaucoup de chaînes en Afrique qui n’ont pas de studio… »

Le cours de Philippe Simo avait aussi un segment consacré à l’éducation des enfants par les écrans. Il suggère aux parents de retirer les écrans à leurs enfants, car ceux-ci sont la cause de nombreux retards chez eux.

Selon lui, l’enfant apprend au contact des parents. S’agissant de la place donnée aux entrepreneurs, Philippe Simo déplore le fait qu’ils soient sous-cotés au profit des footballeurs. Un paradoxe.

Par Jean Materne Zambo

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