Lawrence Ayong : « Avec le logiciel Ima, on peut dire si le médicament est en train d’agir »

Coordonnateur du Programme G4 au Service Santé publique & épidémiologie du Centre Pasteur du Cameroun, il explique comment sa solution peut permettre aux médicaments traditionnels de traiter efficacement le Paludisme.
Vous venez de développer une solution dénommée Ima. De quoi s’agit-il ?
Ima (Image base access on Malaria) est une nouvelle solution utilisée pour identifier rapidement les molécules dans les antipuludiques. Cet outil innovant est basé sur l’utilisation des images avec un microscope. On a développé le logiciel qui nous permet de quantifier les parasites traités avec les médicaments. Avec ce logiciel, on peut dire si le médicament est en train d’agir, et à quel niveau dans le cycle du parasite cela agit.
Parce qu’il y a un besoin de nouveaux médicaments qui ont des mécanismes d’action différents des médicaments qu’on trouve avec le chloroquine et la Péniciline, vu le problème de résistance qu’on rencontre dans le monde.
Au Cameroun, on observe une prolifération de tradi-praticiens, et un recours presque systématique des camerounais vers la médecine traditionnelle. Pensez-vous qu’on est en  face d’une vraie solution qui permettrait de confirmer l’efficacité de leurs médicaments ?
Oui, notre solution pourrait être très utile pour ceux qui travaillent avec les produits naturels. Les techniques actuelles sont limitées. En fait, dans la préparation des médicaments à base d’extraits naturels, il y a beaucoup d’interférences. C’est-à-dire un mélange entre les principes actifs efficaces, et d’autres éléments généralement utilisés, mais qui ne  sont pas toujours utiles, parce qu’ils bloquent parfois l’efficacité des principes actifs.
De même, les techniques actuelles ne permettent pas de déterminer exactement les principes actifs qui permettent à tel ou tel médicament de guérir le Paludisme. Avec Ima, on est en mesure de dire quels extraits sont efficaces, et quels extraits ne sont pas efficaces.
Avez-vous déjà travaillé avec des laboratoires camerounais, pour expérimenter cette solution ? Si oui, lesquels ?
Notre solution ne cible pas des individus. C’est beaucoup plus une application qui sera utilisée dans un milieu biotechnologique comme Novartis, ou JSK. Il pourra également être utilisé dans les universités où on travaille à la découverte de nouveaux médicaments contre le Paludisme.
Depuis le développement de cette solution, avez-vous été contacté par des industriels ?
Nous avons déjà commencé des collaborations. Par exemple, il y a des industriels qui ont beaucoup de molécules, mais ils n’ont pas les moyens pour tester ces molécules.
Propos recueillis par Frégist BERTRAND

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