[DIGITAL Business Africa] – Le Premier ministre Albanais, Edi Rama, entre dans l’histoire. Une intelligence artificielle remplace l’intelligence humaine au ministère des Marchés publics. Une première dans l’histoire. « Diella », c’est son nom, et son cahier des charges : lutter contre la corruption et accroître la transparence dans les marchés publics.
L’annonce a été faite ce jeudi 11 septembre 2025 par le Premier ministre albanais Edi Rama, qui croit que son pays peut changer de visage en matière de corruption grâce à cette muse. « Diella sera au service des marchés publics, que nous confierons progressivement à l’IA, faisant de l’Albanie un pays où les appels d’offres publics sont 100 % incorruptibles », assure-t-il.
Pari risqué peut-être pour le chef du gouvernement. Mais avec cette initiative, une chose est sûre : des cas de corruption vont s’amenuiser au sein de l’establishment. En février 2025, Erion Veliaj, maire de la capitale, Tirana, et dauphin de l’actuel Premier ministre, avait été accusé d’avoir détourné plus d’un million d’euros d’argent public. « Diella » ne se contente pas d’assainir le secteur des marchés publics.
La ministre des Marchés publics (virtuelle) aurait, d’après le PM, déjà aidé à l’émission de 36 600 documents numériques. En plus d’acoir fourni près d’un millier de services sur la plateforme. Selon l’Indice de Perception de la Corruption de 2024 rapporté par Transparency International, l’Albanie est aujourd’hui à la 120ᵉ place sur 180. Soit à deux longueurs du Cameroun.
Ce pays d’ Afrique centrale est classé 140ᵉ sur 180 pays, selon l’Indice de Perception de la Corruption de 2024 rapporté par Transparency International. Le rapport 2024 de la Commission nationale anticorruption (Conac) d’août 2025 révèle que le Cameroun a perdu 4,06 milliards de FCFA du fait de la corruption contre 114 milliards de FCFA en 2023.
Ce grand écart presque surréaliste traduit les efforts consentis par le gouvernement camerounais afin d’éradiquer définitivement le fléau de la corruption. Notamment la création de plusieurs institutions chargées de la lutte contre ces fléaux : la Commission nationale anticorruption (CONAC), l’Agence d’investigation financière (ANIF), la Cour des Comptes, le Tribunal criminel spécial (TCS).
La digitalisation de l’administration est aussi un facteur à prendre en compte. Le contact entre usagers et agents publics a diminué. La majorité des procédures sont effectuées en ligne. L’on relève également l’installation des enseignes dans les services publics qui rappellent que « tout se paie à la caisse ».
La CONAC a aussi mis à la disposition du public des passerelles (gratuites) à travers lesquelles vos dénonciations peuvent être adressées : [email protected]; 1517 (Ligne Verte); +237 222 203 732; +237 658 262 682; +237 651 649 194. Pour rappel, le classement de la corruption au Cameroun a atteint en moyenne 128,39 entre 1996 et 2024, atteignant un niveau record de 153,00 en 2017 et un minimum historique de 49,00 en 1996.
Par Jean Materne Zambo