Des administrations publiques camerounaises s’orientent progressivement vers le numérique

Premiers pas dans le numériqueAprès plusieurs années de tergiversation, certains départements ministériels recrutent peu à peu des experts pour les accompagner dans la numérisation de leurs services.  

Ministère de l’Energie et de l’Eau, Ministère des Postes et Télécommunications, Ministère de l’Agriculture, Ministère de la Communication…, depuis un peu plus d’un an, certaines administrations publiques sont comme frappées par une envie d’informatiser certains secteurs clés de leurs administrations.

 

Au Mincom, un consultant recruté le 31 juillet 2014 dernier, va bénéficier d’un financement d’un peu plus de 16,9 millions de FCFA pour l’automatisation du système de gestion du courrier. Concrètement, selon les informations obtenues auprès du Mincom, ce consultant devrait permettre au nouveau système créé un accès automatique aux courriers du Mincom. 

Au Ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), un autre consultant recruté le 10 juillet 2014 dernier, va fournir, pour plus de 35,6 millions de FCFA, du matériel de traitement et de rangement de ses archives. Pour le compte des Marchés publics, le Minepat et la République de Corée ont signé, toujours en juillet dernier, un projet d’accord de financement d’un montant de 800 millions de FCFA, pour le lancement du projet E-procurement au Cameroun. Un projet qui vise la dématérialisation des procédures de passation des marchés publics au Cameroun.  Avec ce système, apprend-on, les marchés publics seront disponibles via Internet, et les nombreux tripatouillages souvent observés au niveau du traitement des dossiers d’appel d’offres (Dao) prendraient fin.

Dans les mois à venir, d’autres administrations publiques effectuent leur entrée dans le monde du numérique. Le ministère de l’Eau et de l’énergie (Minee) est actuellement à la recherche d’un consultant pour la numérisation de sa documentation et de ses archives. Le prestataire sélectionné devrait, selon la Lettre-Commande, faire un diagnostic du système d’information du Minee, et former le personnel à l’utilisation du matériel spécifique fourni. Même le secteur de la santé tente une incursion dans le numérique. En équipant les groupes régionaux du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), en points d’accès internet le Minsanté veut rendre plus rapides, les communications entre la base et les régions, et peut-être, gagner la bataille de la communication, souvent pointée du doigt, notamment lors des pénuries des antirétroviraux.

 

Le pari de l’efficacité

Le récent rapport « E-Government survey 2014 » de l’ONU publié en juillet 2014 qui classait le Cameroun au 144e rang sur 193 dans l’e-gouvernance a-t-il eu un  effet sur ces différentes annonces des administrations publiques ? Pas si sûr. Même si au Minpostel, on reconnaît des retards dans l’utilisation des TIC dans les administrations publiques, on assure que les actions actuellement observées sont le fruit d’un constat effectué depuis des années.

En effet, explique-t-on ici,  « les capacités de traitement des volumes importants de données expliquent qu’elles sont aujourd’hui largement utilisées pour traiter et répartir en temps réel, en lieu et place des moyens classiques manuels plus lents, tels que les formulaires sur papier et les procédures manuelles ». Du coup, ici, on croit que l’utilisation combinée des moyens informatiques, électroniques et des télécommunications permet aujourd’hui selon les besoins et les intentions exprimées, d’accompagner, d’automatiser et de dématérialiser quasiment toutes les opérations incluses dans les activités ou procédures de l’administration.

Le Minpostel, bras séculier de l’Etat en matière de développement des communications électroniques sous toutes les formes, en liaison avec les autres administrations, tente une inter-connexion optimale des administrations publiques. Le ministère recherche également des consultants pour évaluer les besoins en matière de connexion Internet des administrations publiques. Car au Minpostel, on croit qu’en augmentant la capacité des administrations publiques à la maîtrise de l’outil informatique, cette administration sera plus efficace et donc, plus pro-active.

 

Des efforts encore insuffisants

Comme le précise le rapport « E-Government survey 2014 », le Cameroun est classé parmi les pays qui accusent le plus grand retard. Entre 2013 et 2014 par exemple, le Cameroun a perdu 10 places. Il est quitté du 134e rang au 144e rang mondial sur 193 pays sélectionnés. Le portail web du gouvernement de l’Ile Maurice, deuxième pays africain et 76e mondial, compte selon le rapport « E-Government survey 2014 », plus de 100 e-services pour les citoyens. Au Cameroun le rapport établit le même indice à 0,2782 e-services.

L’e-gouvernance, est un concept qui se définit comme l’utilisation  des technologies de l’information dans l’administration publique pour rationaliser et intégrer des processus, gérer efficacement les données et les informations, améliorer la délivrance de service public, ainsi que d’élargir les canaux de communication pour l’engagement et l’autonomie des personnes.

Ces applications sont le plus souvent constituées sous forme de services en ligne, de données ouvertes, de médias sociaux, d’applications mobiles ou de cloud computing. Au-delà de la gestion optimisée de l’administration publique, l’e-gouvernance, expliquent les Nations Unies, stimule la croissance économique et promeut l’inclusion sociale.

 

Vers une accélération de l’usage des TIC ?

Au cours du Conseil des ministres tenu à Yaoundé, le ministre des Postes et Télécommunications a annoncé plusieurs grands chantiers à engager : le renforcement des infrastructures de télécommunication à très haut-débit, et surtout, l’accélération de l’usage des TIC dans l’administration publique et dans les entreprises. Cette annonce confirme la volonté, au moins politique, du gouvernement, de faire des TIC un outil incontournable de sa politique de développement.

 

Comme l’ont bien exprimé les Nations Unies, il faudrait que le Cameroun accélère l’informatisation des systèmes de traitement des données dans les administrations clés : Finances, agriculture, fonction publique, et santé,  encore en retard en matière d’intégration des TIC dans leur fonctionnement.

 

Lire aussi :

Le ministère de l’eau et de l’énergie veut numériser sa documentation et ses archives

ICC Soft va automatiser le système de gestion du courrier du Mincom pour 16,9 millions de FCFA

Le Minatd choisit la société Arial Business pour la fourniture du matériel de rangement de ses archives

Le Cameroun veut évaluer les besoins des administrations publiques en connexion Internet

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