Culture : les bibliothèques adoptent les nouveaux médias

A Yaoundé, elles proposent désormais des services comme la lecture sur tablette tactile, les jeux vidéo et même la musique.

Il semble désormais loin, le temps où les populations allaient à la bibliothèque uniquement pour lire des romans ; des journaux et faire des recherches. L’arrivée des nouvelles technologies de l’information et de la communication comme l’ordinateur, Internet ont beaucoup modifié la physionomie de ces espaces réservés aux livres. Au point où on parle désormais de médiathèque. « Depuis les années 1980, il y a au sein des bibliothèques, une grande mutation. Au panorama des livres habituel, les responsables des bibliothèques ont décidé d’intégrer les instruments de la communication d’aujourd’hui comme l’ordinateur, les tablettes tactile,  les cd audio, les podcasts etc. Désormais, dans les bibliothèques, on peut écouter la musique, regarder des films, ou lire des romans sur une liseuse et jouer à des jeux vidéo», explique Nicolas Fargues le responsable du bureau livre à l’Institut français de Yaoundé.

Certains centres culturels ont vite compris les enjeux de l’utilisation des outils numériques. Dans cette mouvance, l’Institut français du Cameroun fait figure de pionnier. Depuis septembre 2013, les abonnés de son antenne à Yaoundé expérimentent la lecture sur liseuse,  un appareil mobile conçu principalement pour lire les livres numériques. Actuellement,  trois liseuses et trois tablettes tactiles sont disponibles. Elles offrent un accès libre à l’Internet, aux livres électroniques. Depuis plusieurs années, l’Ifc propose aussi des vidéos et même la  musique. Dans la vidéothèque, on trouve plus de 100 fictions, documentaires et programmes télé.

Le Centre de lecture et d’animation culturelle (Clac) de Minboman, n’est pas encore à l’utilisation des liseuses. Mais le numérique occupe aussi une place importante. L’expression la plus significatif de cette intégration est sans doute  l’espace multimédia qui a été créé. Dans ce cadre, le Clac, expérimente depuis septembre 2013,  la « Khan academy ».  « La Khan academy est une plate-forme d’apprentissage des mathématiques (pré-algèbre, arithmétique et géométrie)  à travers la vidéo et inventé par l’américain Selman Khan », explique Fleur Chekam, la responsable bibliothèque au Clac. La Khan academy est expérimenté au Clac avec le soutien de Bibliothèque sans frontières, une Ong œuvrant pour la promotion du livre et de la lecture à travers le monde.  Ce concept est « pour le moment » proposé seulement aux élèves des classes de CM1  et CM2.

Conquérir de nouveaux publics

Au départ lorsqu’il ouvre le Clac, Charles Kamdem propose uniquement  des livres  comme dans toute bibliothèque traditionnelle. « Mais très vite, je me suis rendu compte que ce n’était pas suffisant pour le public. Il y a une demande pressante d’informations et de nouveaux services. De plus, aujourd’hui l’ordinateur est partout autour de nous. Il est devenu difficile de s’en passer », explique le bibliothécaire. L’intégration du multimédia permet aux bibliothèques d’attirer un public large et hétéroclite. En l’espace de sept ans, le nombre d’abonnés du Clac est passé selon son directeur de 500 à 3000.  En plus des étudiants, des élèves, des personnes en quête d’emploi, les bibliothèques attirent de plus en plus les travailleurs.

Cependant, malgré leur grand apport, les outils numériques, notamment l’ordinateur, ne sont pas utilisés partout. C’est le cas des bibliothèques municipales et publiques. Pour un bibliothécaire qui a requis à l’anonymat, la raison de cette situation est simple : le numérique demande de gros investissements. « Une tablette c’est au moins 200 000 F Cfa, pareil pour l’ordinateur sans compter le courant, la connexion Internet et surtout l’entretien  du matériel qu’il faudra payer. C’est lourd pour les bibliothèques qui ne sont pas des entreprises commerciales  et ne génèrent donc pas d’argent », souligne notre source. Malgré  cet inconvénient, de nombreux conservateurs restent favorables au numérique. « C’est aussi de la culture et ça ne remplacent pas le livre, mais renforce son rôle social et culturel de la bibliothèque », conclut Nicolas Fargues.

 

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