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Digital Business Africa] – Au Tchad, c’est une condamnation qui suscite la controverse, notamment dans les milieux de défense de la liberté de la presse. Le tribunal de grande instance de N’Djamena a condamné lundi Inoua Martin Doulguet, directeur de la publication de la revue tri mensuelle
Salam Info à trois ans de prison ferme pour “association de malfaiteurs informatiques” en vue de diffamer l’ancienne ministre de la Santé Toupta Boguéna. Il a également été condamné à payer, solidairement avec son coaccusé, une somme de 10 millions de francs CFA de dommages et intérêts à l’ancienne ministre.
Rapidement, cette condamnation a été dénoncée dans les milieux de la presse, mais également par l’ONG internationale Reporter Sans Frontières (MSF), qui fait état de tortures subies par le journaliste, qui s’est d’ailleurs présenté le 22 septembre au Tribunal “avec l’oeil très enflé”. Un signe évident d’agression. Selon RSF, Inoua Martin Doulguet, “connu pour ses articles dénonçant la corruption est (…) régulièrement dans le collimateur des autorités” a été victime d’un détournement de procédure destiné à le maintenir en prison. D’ailleurs, un coaccusé des mêmes chefs n’a écopé que d’une amende.
“Initialement poursuivis pour diffamation, délit qui ne prévoit pas de peines privatives de liberté en l’espèce, les deux journalistes ont finalement été condamnés pour association de malfaiteurs informatiques et dénonciations calomnieuses, sur plainte de l’ex-ministre qui les accusait de l’avoir diffamée dans des articles relayant des accusations d’agression sexuelle portées par sa nièce. Une requalification des faits en plein procès dans le seul but d’alourdir les sanctions. Il s’agit d’un règlement de comptes orchestré contre un journaliste critique du pouvoir”, précise l’ONG qui réclame la remise immédiate en liberté et sans condition du journaliste Inoua Martin Doulguet.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE
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