
Dans ce contexte, MTN South Sudan a annoncé une réduction de 25 % des tarifs de ses services. L’information a été rendue publique le jeudi 11 décembre par le ministre des Technologies de l’information et de la Communication (TIC), Ateny Wek Ateny, lors d’une cérémonie organisée par l’opérateur en l’honneur de ses partenaires. Une initiative saluée, mais jugée encore insuffisante par les autorités.
Le ministre a en effet exhorté MTN à aller plus loin, estimant que la baisse des coûts doit être plus significative pour permettre au plus grand nombre d’accéder aux services numériques essentiels.

De son côté, la directrice générale de MTN South Sudan, Mapula Modibe, a rappelé l’engagement de l’entreprise en faveur du développement du secteur.
« Chaque étape franchie par l’équipe et chaque jalon atteint en 2025 qu’il s’agisse d’étendre notre réseau, d’améliorer la qualité de service ou de promouvoir l’inclusion numérique a été rendu possible grâce à votre soutien », a-t-elle déclaré.
Une annonce qui intervient dans un climat de dialogue renforcé entre le gouvernement et les opérateurs télécoms. Le 26 novembre dernier, à l’occasion d’une visite de courtoisie de la délégation de MTN venue le féliciter pour sa nomination, le ministre des TIC avait déjà demandé des explications techniques sur le niveau élevé des tarifs pratiqués dans le pays. Il avait alors annoncé l’ouverture prochaine de discussions approfondies pour identifier des solutions durables de réduction des coûts.
Dans la même dynamique, Ateny Wek Ateny a rencontré les dirigeants de Zain et de Digitel, et annoncé la mise en place, début 2026, d’un comité technique chargé d’examiner et de vérifier les tarifs des télécommunications. Le gouvernement s’est également engagé à alléger certaines charges fiscales et réglementaires pesant sur les fournisseurs de services mobiles et Internet.

Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le coût mensuel de 5 Go d’Internet mobile représente 24,2 % du revenu national brut par habitant au Soudan du Sud en 2025. Un niveau largement supérieur à la moyenne africaine (5,32 %) et mondiale (1,38 %), alors que l’UIT recommande un seuil maximal de 2 % pour qu’un service soit considéré comme réellement abordable.
Si la décision de MTN marque un premier pas, la bataille pour un Internet accessible à tous au Soudan du Sud est loin d’être gagnée.
Par Loïc SOUOP









