[DIGITAL Business Africa] – Le Nigeria a récemment marqué un jalon significatif dans la régulation du numérique sur le continent africain. Le Tribunal de la concurrence et de la protection des consommateurs a confirmé une amende de 220 millions de dollars infligée à Meta Platforms Inc., maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, pour violations répétées des lois nigérianes sur la protection des données et des consommateurs .
Une enquête approfondie de 38 mois
Entre 2021 et 2023, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC), en collaboration avec la Commission nigériane de protection des données, a mené une enquête de 38 mois. Les conclusions ont révélé que Meta avait imposé des politiques de confidentialité abusives, partagé des données personnelles sans consentement et discriminé les utilisateurs nigérians par rapport à d’autres juridictions .
Une réponse ferme aux menaces de Meta
Suite à la confirmation de l’amende, Meta a menacé de suspendre ses services au Nigeria, invoquant des exigences réglementaires « irréalistes ». La FCCPC a dénoncé cette menace comme une tentative de pression inacceptable, soulignant que le respect des lois locales est non négociable .
Le soutien des éditeurs nigérians
La Newspaper Proprietors’ Association of Nigeria (NPAN) a salué la décision du tribunal, la qualifiant de « jalon important » dans la protection des droits numériques des citoyens. L’association a également souligné l’importance d’une régulation équitable pour garantir une rémunération juste des éditeurs et la protection de la propriété intellectuelle .
Un signal fort pour l’Afrique
Cette décision nigériane s’inscrit dans une tendance mondiale de renforcement de la régulation des géants du numérique. Elle envoie un message clair : les entreprises technologiques doivent respecter les lois locales et les droits des utilisateurs, quel que soit leur poids économique. Pour l’Afrique, c’est une avancée majeure vers une souveraineté numérique renforcée et une protection accrue des citoyens dans l’espace numérique.
Alors que le continent continue de se numériser rapidement, des décisions comme celle-ci pourraient servir de modèle pour d’autres pays africains cherchant à équilibrer innovation technologique et protection des droits fondamentaux. Par Digital Business Africa