[Digital Business Africa] – L’écosystème numérique africain a retenu son souffle ce vendredi 16 mai 2025, alors qu’une annonce de taille venait ponctuer la 9ᵉ édition du Salon Osiane. Luc Missidimbazi, figure bien connue du secteur et promoteur de cet événement phare des TIC en Afrique centrale, a officiellement déclaré sa candidature au poste de Secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications (UAT).
C’est lors d’une conférence de presse tenue en marge des travaux d’Osiane que M. Missidimbazi a levé le voile sur ses ambitions continentales. Une démarche qui, d’après lui, « marque un tournant majeur pour la valorisation de l’expertise congolaise au sein des instances continentales des TIC. »
Cette candidature n’est pas anodine. Le poste de Secrétaire général de l’UAT est stratégique. Il s’agit de la plus haute fonction exécutive de l’institution spécialisée de l’Union africaine en matière de technologies de l’information et de la communication.
L’UAT joue un rôle crucial dans l’harmonisation des politiques, la promotion du développement des infrastructures de télécommunications et la création d’un marché numérique unifié à l’échelle du continent.
La décision de Luc Missidimbazi, dont l’engagement pour le développement du numérique est palpable à travers le succès et la pérennité du Salon Osiane qu’il organise, positionne désormais le Congo Brazzaville comme un acteur désireux de peser davantage sur la gouvernance et l’orientation stratégique du secteur à l’échelle panafricaine.
L’élection pour ce poste clé interviendra prochainement et verra s’affronter plusieurs candidats issus de différents pays membres. La présence de Luc Missidimbazi dans cette course met en lumière la volonté de capitaliser sur les succès locaux et régionaux, comme Osiane, pour influencer positivement l’avenir numérique de l’Afrique dans son ensemble.
Son parcours et sa connaissance du terrain, acquis notamment via l’organisation d’un salon d’envergure continentale, seront sans doute des atouts majeurs dans cette compétition.
Qui est Luc Missidimbazi ?
Luc Missidimbazi est un ingénieur en télécommunications. Il est par ailleurs conseiller auprès du Premier ministre du Congo, où il dirige le département Postes, Télécoms et Numérique. Il préside depuis 2024 le Fonds pour l’accès et le service universels des communications électroniques (FASUCE).
Luc Missidimbazi est aussi Directeur Broadband à l’ARPCE. Il a été Coordinateur national du projet World Bank Central African Backbone, un programme régional d’interconnexion cofinancé par les pays de la CEMAC et la Banque Mondiale. Avant cela, il était Directeur des marchés Internet très haut débit à l’Agence de Régulation des Postes et des Communications Électroniques du Congo (ARPCE).
Parmi ses réalisations au Congo, en plus du salon Osiane, on peut citer :
– La mise en œuvre du programme PPP pour la gestion des réseaux optiques
– La coordination de l’harmonisation des textes pour la création d’une société patrimoniale
– Le développement d’instruments réglementaires pour la gestion du très haut débit
– L’établissement d’un plan national de très haut débit (en cours)
– La mise en place de parcs technologiques et incubateurs
– La création d’un point d’échange Internet (IXP)
Formation et parcours professionnel
Luc Missidimbazi a été formé en France à l’Université des sciences et technologies de Lille (USTL). Ingénieur diplômé, il a débuté sa carrière chez Alcatel Contracting, puis chez Cegetel (SFR) et ECI Telecom, un équipementier israélien. Dans ces entreprises occidentales, il a occupé plusieurs fonctions stratégiques, notamment :
– Responsable du Centre Technique de Lyon (Vénissieux) lors du déploiement des premières infrastructures optiques en Europe
– Ingénieur support et chef de projet réseaux
– Responsable opérationnel des grands comptes
En parallèle, il est un acteur majeur de la société civile. Il a ainsi fondé :
– L’Association des professionnels et utilisateurs des TIC du Congo
– Le Club des DSI du Congo
– Le premier Cluster High Tech du Congo
L’issue de sa candidature sera donc suivie avec grand intérêt par les professionnels, les gouvernements et les partenaires du développement numérique sur tout le continent, car elle pourrait préfigurer une nouvelle ère pour l’UAT et la place de l’expertise africaine dans ses instances dirigeantes.
Par Digital Business Africa