[Digital Business Africa] – C’est autour du thème « Technologie et intelligence artificielle : catalyseur de la revalorisation des vertus de l’alimentation indigène au Cameroun ? » qu’un café scientifique s’est tenu ce 11 juillet 2025 dans la salle de conférence de l’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM) à Yaoundé. L’événement, initié par le Dr Alex Dimitri TCHUENCHIEU KAMGAIN, chargé de recherche à l’IMPM, a réuni chercheurs, experts en nutrition et passionnés de technologies.
Objectif : montrer comment les innovations technologiques, et en particulier l’intelligence artificielle (IA), peuvent contribuer à redonner leurs lettres de noblesse aux aliments traditionnels camerounais.
Parmi les intervenants de marque figurait le professeur Julius OBEN, expert en nutrition et fondateur de la J&A OBEN Foundation. Il a captivé l’audience avec une présentation sur « La transition nutritionnelle au Cameroun : nos aliments, nos rêves, notre futur ». Le Pr OBEN a retracé l’évolution des habitudes alimentaires dans le pays, soulignant la nécessité d’un retour aux sources.
« Avec le temps, nos habitudes alimentaires ont changé. La civilisation nous a orientés vers des produits transformés. Mais il est temps de revenir à l’essentiel : nos aliments traditionnels. L’intelligence artificielle peut nous y aider », a-t-il déclaré.
À cette occasion, il a présenté “Iceman”, une intelligence artificielle développée localement, capable de jouer le rôle de nutritionniste personnel. Contrairement aux outils étrangers, Iceman est spécifiquement conçu pour intégrer les réalités alimentaires camerounaises.

« C’est une IA avec laquelle vous pouvez interagir. Elle répond à vos questions, vous guide vers une alimentation saine, basée sur nos produits locaux. Les autres intelligences artificielles n’intègrent pas cette dimension culturelle et nutritionnelle locale », a-t-il expliqué.
Ce café scientifique tombe à point nommé, à une époque où l’IA s’impose progressivement dans tous les domaines. Il rappelle qu’elle peut être un levier puissant pour préserver notre patrimoine culinaire, tout en favorisant une alimentation saine et durable.
Par Loïc Souop