Douala Digital Story : les préalables et les défis de la transformation digitale de l’administration et des PME posés

[Digital Business Africa] – Les professionnels du numérique, les startups et autres acteurs de l’univers numérique camerounais ont souligné la nécessité de mettre l’accent sur la transformation digitale de l’administration et des entreprises camerounaises. C’était à l’occasion de la Douala Digital Story qui s’est tenue à Douala du 6 au 7 février 2020. Une rencontre dont l’objectif principal était de connecter les startups aux grands groupes afin de créer des marchés et développer du business.

Dans un contexte où les statistiques ne sont toujours pas disponibles, où l’accès à l’information et données demeurent un véritable problème, les acteurs du numérique pensent qu’il est nécessaire de faire de la transformation digitale pour permettre à l’entreprise de rester compétitive face à la concurrence, d’optimiser des processus et des ressources à la fois financières, humaines, matérielles, temps… 

Douala Digital Story
Des jeunes présents à la Douala Digital Story du 6 au 7 février 2020 au Gicam

« La transformation digitale facilite l’ouverture aux nouvelles niches de marché, permet d’agrandir la cible, améliore la relation et la satisfaction clientèle ainsi que la productivité des équipes et la performance commerciale et  permet d’accroître la notoriété de l’entreprise », indique Collins Fomba, Ceo de Iwomi Technology.

Mais, pour réussir sa transformation digitale, les entreprises, plus précisément les petites et moyennes entreprises (PME) et les administrations doivent disposer d’une stratégie. «  On connaît le contexte dans lequel évolue les entreprises, elles font face à tous les enjeux et parfois le besoin exprimer est le fait qu’on veut aller vers une tendance, pourtant qui parle de  digitalisation dit stratégie, pour moi  le principale enjeu est stratégique », affirme Jean-Pierre Boep, Directeur  de l’agence créative de marketing digital et conseil en communication,  Mystic ODB.

Pour ce dernier, cette stratégie impose aux entreprises de connaître leur environnement interne et externe. « Certaines entreprises ne savent pas pourquoi elles veulent faire de la transformation digitale. Par conséquent, il y a un gros travail à faire en amont en terme de dématérialisation des process, de l’expérience utilisateur, de l’expérience de vie dans l’entreprise par rapport à ses clients et bien d’autres », précise Jean-Pierre Boep.

« Pour mesurer le succès d’une transformation digitale, il faut établir des objectifs et que ce soit des objectifs facilement mesurables avec des outils de mesure qui sont adaptés à l’industrie et à la taille de l’entreprise concernée », renchérit Stecie Kifombi, Global and Africa Sales manager  Viva Technology, un rendez-vous annuel consacré à l’innovation technologique et aux start-ups.

L’exemple d’Energy of Cameroon (Eneo)  

Au niveau local, certaines entreprises à l’instar d’Energy of Cameroun (Eneo)  montrent l’exemple de la transformation digitale. Eneo est le principal fournisseur d’électricité du Cameroun. Depuis quelques années, elle est engagée dans le processus de dématérialisation dont, les retombées sont visibles dans le quotidien des Camerounais. « Il est possible pour des abonnés d’effectuer des opérations de paiement de leur facture  à distance ou la demande de renseignements ; tout est faisable à partir d’une plateforme numérique que l’entreprise a voulu centrer sur le client », affirme Jean Leodein Bebey, du service digital d’Eneo Cameroun, avant de poursuivre : « On ne peut plus se passer de la digitalisation,  si une entreprise veut être compétitive elle doit penser à se digitaliser.  A Eneo, nous sommes de plus en plus tournés vers la digitalisation et  avec la facturation, nous sommes  en train de réfléchir à réduire la version papier. » 

Mtn Cameroun et Orange Cameroun ont réussi à bouleverser les habitudes

D’un autre côté, il faut reconnaitre que la téléphonie mobile a contribué à l’explosion du secteur du numérique et même de la bancarisation au Cameroun. Selon un rapport de la GSM Association, près de 60% des adultes ont un compte mobile money en Afrique. Un rapport sur l’économie camerounaise publié par le Fonds monétaire internationale (FMI) en 2018 relevait par ailleurs que : les transactions financières au Cameroun à travers le mobile money  sont passées de 3200 milliards en 2016 à 3500 milliards de Fcfa en 2017. Et, le nombre de comptes mobile money est passé de 9 % de la population en 2012 à environ 28 % en 2016.

Les opérateurs de téléphonie mobile à l’Instar de Mtn Cameroon et Orange Cameroun ont réussi à bouleverser les habitudes des Camerounais. « Dès le départ lorsqu’on proposait le mobile money au Cameroun, très peu de personnes ont adhéré au concept, mais avec le temps, ils se sont rendus compte de la facilité à effectuer des opérations et l’ont très vite adopté. Cette autre façon d’avoir la main mise sur son argent à faire bouger les lignes des banques et des entreprises de transferts d’argent », se réjouit Suzanne Pezzana, responsable digital et spécialiste des jeunes à Orange Cameroun.

La transformation digitale ou numérique désigne le processus consistant à intégrer totalement les technologies digitales dans l’ensemble des activités de son entreprise. L’introduction de ces technologies implique de nouveaux usages et modes de fonctionnement.  Elles peuvent être source d’innovation et de productivité pour les entreprises utilisatrices, la rendant plus forte sur le marché.

Pour les populations, la transformation digitale leur permet de bénéficier de meilleurs services offerts par les entreprises, ainsi que de nouveaux produits innovants et adaptés au besoin et contexte. 

Quelques défis

Au regard du contexte camerounais, beaucoup reste à faire. Lors de la Douala Digital Story, les professionnels du numérique ont reproché au gouvernement camerounais sa faible implication dans la transformation digitale. « Aujourd’hui on veut que le Cameroun soit un pays digital, mais les bases et les fondamentaux de cette transformation digitale ne sont pas mises en place, on fait beaucoup de folklore, pourtant l’Etat a une grosse responsabilité dans la définition d’une stratégie sur la transformation digitale du pays », relève Jean-Pierre Boep.

Présente à cette rencontre,  le Délégué régional des petites et moyennes entreprises de l’Economie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa) pour le Littoral a indiqué que « le gouvernement camerounais est bien conscient des enjeux de la digitalisation et nous pensons pouvoir nous impliquer davantage afin de  permettre aux acteurs de la digitalisation de promouvoir notre économie ».  

Ghislaine Deudjui

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