[DIGITAL Business Africa] – Dominique Minyono regarde l’avenir dans le viseur. Le fondateur des groupes KEREL ( environ +60.000 publications / mois) sur les plateformes digitales camerounaises s’apprête à vivre un moment marquant dans sa carrière de réalisateur. Son tout premier film « Je veux boza », entendez « je veux immigrer par la route », sera projeté ce 25 septembre 2025 à l’IFC Yaoundé.
Des réseaux sociaux au Cinéma, la migration s’est faite comme un jeu. Dominique Minyono, au bon milieu d’une jeunesse tournée de plus en plus vers le numérique, peut percevoir leurs pleurs et frustrations. D’où la sortie de ce court métrage, qui a reçu le parrainage du président de la FECAFOOT Samuel Eto’o. Mais loin d’être un long fleuve tranquille, la vie de Dominique Minyono a connu des hats et des bas.
« En 2012, j’étais directeur général d’une entreprise financière. Hélas mon père a été atteint d’un cancer. J’ai dû démissionner pour m’occuper de lui, pensant qu’il guérirait, et que j’aurais le temps de retrouver ma vie meilleure. Hélas il décéda, et je me retrouvais au chômage. Sans emploi, j’ai cherché ce que je pouvais faire pour toucher des millions de personnes.
C’est alors que je me suis inspiré de ce qui se faisait déjà en Occident, où des jeunes arrivaient à brasser de l’argent et à gagner leur vie grâce aux réseaux sociaux. Je m’y suis donc lancé, avec la réussite qui a suivi, inspirant désormais des millions de jeunes Camerounais et Africains qui à leur tour gagnent leur vie grâce aux réseaux sociaux ».
Peupah_Zouzoua, l’un de ses disciples, a tenu à rendre un hommage appuyé à son mentor dans un style loufoque dont lui seul a la maîtrise.
« Qui aurait cru que gérer des pages pouvait offrir tant d’opportunités ! Comme quoi il suffit d’avoir un peu de jugeote et une grande vision pour faire la différence même là où personne ne s’y attend… Toutes nos félicitations lopaire des enfants…]
« Lopaire » pour ainsi dire le père est un surnom que les membres des différents groupes que Dominique a créés utilisent. Tant, il a inspiré plus d’un.
« La plupart des influenceurs d’aujourd’hui sont issus de KEREL KONGOSSA qui a été la plateforme leader du Cameroun. Ce n’est qu’après qu’ils ont créé leur propre page. C’est dans ce sens qu’on m’appelle “Lopaire”.
En tant que l’un des pionniers parmi les influenceurs, j’ai montré le chemin à de nombreux jeunes et inspiré les autres sur comment gagner de l’argent, signer des contrats avec des multinationales, faire évoluer sa communauté…
Aujourd’hui, à leur tour ils sont devenus des icônes, mais n’ont jamais manqué de me donner beaucoup d’amour et de respect. Peupah Zouzouah, Noëlle Kenmoe, Albert Junior Mbog Mbog, Moustik Karismatik… »
Malgré que les plus jeunes soient sur ses traces, Dominique Minyono craint que ces derniers ne connaissent pas la même réussite que lui dans le domaine du numérique.
« Le véritable problème est justement qu’il n’y ait, à ce jour, toujours pas de médias sociaux africains de référence. Pourtant l’Afrique détient le plus fort taux de croissance numérique au monde, avec par exemple 75 % de l’expansion mondiale de la couverture internet en 2024.
Les autres continents le savent déjà, et commencent de plus en plus à venir conquérir le continent et sa population, la plus jeune au monde.
Nous devons ainsi prendre conscience de cette force et cet avantage que nous détenons, puis développer des applications, des fonctionnalités et des outils qui permettront à l’Afrique de surmonter le retard que nous avons. Nous en sommes capables, prenons conscience et mettons-nous au travail ».
Un travail qui devrait s’étendre aussi sur la qualité des contenus proposés par les entrepreneurs du web. Surtout avec l’échéance électorale qui approche à grand pas.
Par Jean Materne Zambo, source : journalletudiant.com