[DIGITAL Business Africa] – Léon Juste Ibombo n’était pas au Cyber Africa Forum juste pour de la figuration. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo a effectué ce déplacement vers le Bénin pour partager la vision numérique du Congo pour l’Afrique. Le ministre en charge du numérique a pris part au panel ministériel ce 24 juin 2025. Le CAF devant s’achever ce 25 juin 2025.
Le Cyber Africa Forum appelle à repenser les approches actuelles afin de bâtir un futur numérique plus sûr et plus inclusif, capable de répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain. Le CAF 2025 est placé sous le thème : « Résilience des écosystèmes numériques : de la nécessité de changer de paradigme ». Il réunit des leaders du secteur privé, décideurs publics, experts tech, startups et partenaires.
L’opportunité était donc donnée au ministre Ibombo d’exposer l’approche proactive du Congo. Celle-ci étant organisée autour de plusieurs initiatives stratégiques. Premièrement, le Plan national de Développement 2022-2026 qui, selon le ministre, érige le numérique en pilier stratégique. Ensuite, la Stratégie nationale de Développement de l’Économie numérique vision 2030. Cette vision semble dessiner un avenir ambitieux pour la transformation digitale.
De l’avis de l’entourage de Léon Juste Ibombo, le cadre juridique et institutionnel s’est renforcé. Cela explique l’adoption de lois sur la cybersécurité et la protection des données personnelles, la création de l’Agence nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), et la mise en œuvre de la Commission Nationale de Protection des Données.
Le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo indiqu’ en dix ans, la part du numérique dans le PIB congolais est passée de moins de 2 % à près de 6 %. La source rapporte aussi que le secteur du numérique a généré plusieurs milliers d’emplois, favorisant l’émergence d’une économie numérique inclusive. Des zones économiques numériques sont en cours de développement pour accélérer l’industrialisation axée sur les technologies numériques.
On note également quelques avancées dans la gouvernance publique. La transformation numérique est passée par là. Selon le ministre, les services publics essentiels dans les domaines de l’état civil, de la fiscalité, de l’éducation et de la santé, en renforçant la résilience nationale, ont été modernisés. Notamment durant la pandémie de COVID-19.
La jeunesse a occupé en 2024 une place prépondérante dans la politique du président de la République du Congo, S.E Sassou N’Guesso. Il l’a d’ailleurs désignée « année de la Jeunesse ». En raison de plusieurs initiatives lancées pour renforcer les compétences numériques des jeunes. On pense notamment à des partenariats avec Huawei à travers l’édition Denis Sassou N’Guesso de l’innovation numérique et « Seeds for the Future », l’Académie digitale de Smart Africa, ainsi que le Programme des Nations Unis pour le Développement.
En plus de cela, le Congo, rappelle le ministre Ibombo, soutient aussi activement l’entrepreneuriat numérique féminin avec des programmes ciblés de formation, d’incubation et de financement.
Les priorités majeures sur 10 ans
Après le bilan, les projections. Et le ministre a d’ores et déjà tracé la voie. Pour la prochaine décennie, le ministre Léon Juste Ibombo a défini cinq priorités stratégiques majeures :
– L’intelligence artificielle appliquée aux langues africaines et aux services publics constituera une priorité, afin de développer des solutions technologiques adaptées au contexte africain. – – L’interconnexion régionale pour créer un marché numérique africain intégré est également mise en avant.
– La sécurité numérique est identifiée comme socle indispensable de la confiance numérique, tandis que
– L’adoption de technologies souveraines (cloud, identité numérique, blockchain). Elle vise à renforcer l’autonomie technologique.
– L’investissement dans la recherche et développement ainsi que la production locale de solutions technologiques complètent cette vision.
Autre annonce forte. Pour renforcer les capacités en matière d’intrusion, d’attaque ou de réponse à une cyberattaque, le ministre a annoncé l’organisation d’un cyberdrill régional à Brazzaville-Kintélé les 1er et 4 juillet 2025. L’exercice de simulation sera soutenu par l’Union internationale des Télécommunications, Interpol, l’ANSSI et le Centre Africain de Recherche en Intelligence Artificielle (CARIA).
Par Jean Materne Zambo, source : MPTEN