[Digital Business Africa] – En Guinée, l’Autorité de régulation des Postes et Télécommunication (ARPT) a annoncé le 10 octobre 2018 à la surprise générale sa décision de procéder à la fermeture de l’opérateur télécoms Intercel Guinée. Pour justifier sa décision, le ministère guinéen des Postes et télécommunications et de l’Économie Numérique évoque dans un communiqué « un endettement persistant envers l’État, les opérateurs de téléphonie et autres prestataires de services; Un manque d’investissement nécessaire à l’extension de son réseau 2G pour respecter ses obligations contenues dans le cahier de charges ; Des résultats financiers négatifs déclarés chaque année ; des pratiques frauduleuses dénoncées par les autres opérateurs ; Une réduction drastique de l’étendue de la couverture réseau et la dégradation de la qualité de service fournie ; des problèmes récurrents avec le personnel, source de fortes tensions sociales ».
Selon le communiqué ministériel, en décidant d’interdire définitivement les opérations d’Intercel Guinee, sur tout le territoire national, il s’agit de mettre un terme à une situation qui a un impact négatif sur le secteur des télécommunications. Aussi, Depuis le 9 octobre 2018, la commercialisation de l’ensemble des produits de l’opérateur Intercel Guinée est interdite. L’interdiction concerne les cartes SIM et tous les accessoires propres à l’opérateur. Dans le même temps, le gouvernement accorde une durée maximale de trente jours aux abonnés d’Intercel pour le maintien des communications sur le réseau. Le temps certainement d’épuiser les forfaits achetés et en cours de validité.
Depuis son arrivée sur le marché guinéen en 1993, les activités d’Intercel Guinée n’avaient jamais véritablement décollées. En tout cas, pas d’un point de vue commercial, devant des géants comme MTN ou Orange. En 2017, Intercel possédait seulement 1 % des parts de marché, contre 2 % en 2015. La faute, selon les observateurs, à un management sans véritable vision, et à un manque d’investissement.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE
