Téléphone mobile: l’offensive gagnante des opérateurs virtuels

PARIS — Les opérateurs de téléphonie mobile sans réseau propre pèsent désormais près de 10% du marché français, bénéficiant en partie d’une fuite de clients des grands opérateurs, suite à la hausse de la TVA, mais aussi de leur politique de plus en plus innovante et offensive sur les prix.

Les opérateurs mobiles virtuels (MVNO), forts de 5,2 millions de cartes Sim, ne possèdent pas de spectre de fréquence propre. Ils passent des accords avec les trois grands acteurs du marché (Orange, SFR et Bouygues Telecom) pour utiliser leurs réseaux.

Longtemps marginaux en France, ils sont passés à 9,87% du marché au premier trimestre 2011, augmentant leur clientèle de 566.000 cartes Sim, un bond de 41,8% sur un an, tandis que les opérateurs traditionnels perdaient de leur côté 542.000 clients, selon les chiffres du régulateur des télécoms, l’Arcep.

 

Pour l’UFC Que-Choisir, cette percée des MNVO vient d’un “phénomène de désengagement massif” d’abonnés qui ont profité des “résiliations sans frais” accordées par les opérateurs au moment de la hausse de la TVA, au début de l’année.

“Les consommateurs ne sont pas attachés à leur opérateur, dont ils contestent régulièrement la politique commerciale (…) Leur apparente +fidélité+ tient bien au verrouillage des 24 mois” d’abonnement, estime l’association.

“On est passé d’un marché mobile oligopolistique à un marché extrêmement concurrentiel”, relève pour sa part Geoffroy Roux de Bézieux, le PDG de Virgin Mobile, un des plus importants MVNO.

“Il y a une forte accélération depuis huit ou neuf mois de la part de marché des MVNO puisqu’ils frôlent collectivement 10% du marché grand public. Du point de vue concurrentiel, ça a le même effet qu’un quatrième détenteur de licence”, souligne-t-il.

Sur le trimestre, Virgin Mobile a gagné à lui seul 161.000 clients nets. “Ce n’est pas dû qu’à l’effet TVA”, selon son PDG, qui met en avant le lancement de nouvelles offres tarifaires et le fait qu’il est le seul MVNO à distribuer l’iPhone.

Autrefois les plus chers d’Europe, les tarifs français du mobile ont connu une forte baisse tirée par la diminution du coût des terminaisons d’appel entre opérateurs, l’arrivée des offres “quadruple play” (mobile, fixe, internet et télévision) et des offres “Sim seule” n’incluant pas l’achat d’un téléphone.

Les MVNO participent largement à cette casse des prix.

Le câblo-opérateur Numericable s’est ainsi lancé dans le mobile cette semaine, via le réseau de Bouygues, avec l’offre la plus agressive du marché: voix, SMS et internet illimités pour 24,90 euros par mois, mais sans fourniture de téléphone, et uniquement pour les clients de ses service de TV ou internet.

De telles offres “Sim seule” “ne dépasseront jamais 20 à 25% du marché, ce qui fait quand même quelque 15 millions de clients”, selon M. Roux de Bézieux. “Il y a donc la place pour Free, pour Numericable et pour d’autres” sur le marché, juge-t-il.

Avant l’arrivée de Free comme quatrième opérateur de réseau en janvier 2012, un autre acteur de poids va se lancer dans le mobile le 23 mai: La Poste Mobile.

La Poste a pour cela pris le contrôle de Debitel, filiale de l’opérateur SFR, qui lui apportera sa clientèle de 250.000 personnes et un soutien technique. Par ailleurs, La Poste est déjà le principal distributeur de cartes prépayées en France avec 500.000 clients.

Le patron de La Poste Jean-Paul Bailly a assuré que l’offre du groupe sera “conforme à l’image et aux valeurs de La Poste”, et garantissant la “modestie des tarifs”.

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