[DIGITAL Business Africa] – Ambiance radioélectrique au bal des régulateurs de l’Afrique centrale. La troisième session extraordinaire de la conférence des régulateurs de l’ARTAC s’ est achevée ce 20 août 2025 sur une bonne note. Les intrusions de signaux radioélectriques entre le Tchad et le Cameroun ne sont plus qu’un lointain souvenir. Assurances données par le DG de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) du Tchad, Haliki Choua Mahamat.
« Les deux pays partagent une longue frontière. Et les opérateurs des deux pays arrosent beaucoup. Après notre rencontre du 15 mai 2025 avec l’ART, nous avons arrêté une feuille de route que les deux régulateurs ont respectée à la lettre. Ils ont fait des « drive tests » tout au long de N’Djamena. Ce qui a permis de corriger les intrusions et ils sont arrivés au niveau requis. La même chose a été faite à Kousseri ».
Selon l’ ARCEP Tchad, ces opérations de terrain ( menées pour mesurer l’impact des signaux intrusifs (2G, 3G, 4G) sur les zones sensibles) ont permis la suppression des signaux intrusifs camerounais dans N’Djamena, l’identification de la présence de signaux tchadiens à Kousseri, avec engagement ferme pour leur suppression, la mise en place de valeurs limites à ne plus dépasser pour préserver la souveraineté radioélectrique de chaque pays.
Sur la même longueur d’onde, les deux pays sont. Un autre projet compte les rapprocher davantage : le Free-Roaming. Pour l’heure, le projet piétine même si Haliki Choua Mahamat évoque des avancées.
« Nous avons avancé lors de ces missions. Les opérateurs de téléphonie mobile des deux pays (Airtel Tchad, Moov Africa Tchad, MTN Cameroon, Orange Cameroun et CAMTEL ont travaillé ensemble. Et comme c’est beaucoup plus des aspects techniques. Il faudrait changer des SIMs, calibrer… il y a beaucoup de choses techniques qu’il faut faire de part et d’autre.
Depuis le début des travaux, les deux régulateurs camerounais et tchadien sont en train de travailler à boucler cela. Et comme vous savez, le Free Roaming c’est pas seulement une affaire du Cameroun et du Tchad, mais concerne toute la sous-région Afrique centrale, c’est un combat commun. Mais entre le Tchad et le Cameroun, le Free Roaming doit être effectif dans les prochains jours », a promis le DG de l’ ARCEP Tchad.
Une fois effectif, les populations d’Afrique centrale pourraient bénéficier de l’itinérance gratuite (free roaming). Ce qui leur permet de communiquer librement entre les pays de la sous-région sans frais supplémentaires. Pour la ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun, Minette Libom Li Likeng, cette rencontre des régulateurs de la sous-région Afrique centrale tombe à point nommé pour le son pays.
« Nous apprécions cette rencontre parce que les régulateurs vont pouvoir harmoniser les textes réglementaires pour qu’ils partagent les défis auxquels ils font face et que la solution soit collective et inclusive. Pour le Cameroun qui compte jouer un rôle moteur dans la sous-région, cette rencontre est très importante pour notre pays », a-t-elle dit.
Une rencontre importante pour le Cameroun d’autant plus que le pays va bénéficier des fruits du projet PAGIRN-PPTIC en tant que membre de l’ ARTAC.PAGIRN-PPTIC et l’ARTAC, l’union sacrée Le point d’orgue de cette troisième session extraordinaire de la conférence des régulateurs de l’ARTAC a été la signature d’un protocole d’accord entre l’ARTAC et le projet PAGIRN-PPTIC (Plateforme d’Appui à la Gouvernance des Institutions de Régulation des Numériques et des Postes et Télécommunications en Afrique centrale).
Le projet est financé par l’Union européenne. Il s’inscrit dans le cadre de son appui à la gouvernance numérique. Les objectifs du projet sont :
• Améliorer l’intégration numérique des pays de l’Afrique centrale • Améliorer les prises de décisions politiques sur la base des données et informations TIC actualisées
• Améliorer la compétitivité des économies en Afrique centrale et le développement social en renforçant les conditions administratives et juridiques de mise en œuvre des TIC
La supervision du projet est assurée par le Comité de Pilotage du PAGIRN mis en place par le Président de la Commission de la CEMAC.
Résultats escomptés
A terme, le projet PAGIRN-PPTIC devra produire :
• Une cartographie des besoins TIC • Etat d’évolution des besoins sur les cinq dernières années
• des besoins futurs (populations et économie) 2020-2030
• Les plans stratégiques des infrastructures
• L’ état des lieux des solutions actuelles
• le plan stratégique des infrastructures régionales et nationales
• Les plans opérationnels dans les pays
• Le Réseau interuniversitaire
• Le réseau de cinq universités au moins en AC
• L’observatoire régional des TIC
• La formation de 100 personnes en gouvernance et planification des TIC
• Promotion d’une chaire universitaire en gouvernance des TIC.
Par Jean Materne Zambo, source: PAGIRN-PPTIC