[DIGITAL Business Africa] – La rencontre en Alaska (16 août 2025) entre les présidents Russe et Américain est peut-être le début de la fin du conflit en Ukraine. En même temps, elle annonce un autre conflit. Cette fois sur l’espace numérique. Tout appareil électronique vendu en Russie aura comme application intégrée MAX. WhatsApp, la plateforme de messagerie de l’américain Meta sera substituée par le produit local.
La mesure entrera en vigueur à partir du 1ᵉʳ septembre 2025. À la même date, l’App Store russe préinstallé sur tous les appareils Android sera aussi préinstallé sur les appareils Apple. Et ce n’est pas tout. Une application de télévision en langue russe LIME HD TV sera préinstallée sur tous les téléviseurs intelligents vendus en Russie à partir du 1er janvier 2026.
Elle permet de regarder gratuitement les chaînes de télévision d’État.Le gouvernement russe l’a annoncé jeudi mi-août 2025 à travers un communiqué. Les appareils concernés par cette mesure sont les « gadgets », les téléphones portables et les tablettes. Selon le communiqué gouvernemental, cette décision vise à renforcer la popularité de MAX en tant qu’alternative aux plateformes étrangères telles que WhatsApp et Telegram.
Mais l’application est encore en phase de test. Elle ne propose pas encore certaines des fonctions plus avancées, notamment la possibilité de créer des canaux de diffusion. Jusqu’en juillet 2025, l’application de messagerie WhatsApp comptait 97,3 millions d’utilisateurs en Russie. WhatsApp accuse Moscou de tenter d’empêcher les Russes d’accéder à des communications sécurisées. Telegram, quant à elle comptait 90,8 millions d’utilisateurs.
La plateforme soupçonne le gouvernement russe de vouloir lutter activement contre son utilisation. Le journal britannique The Times annonçait déjà de forts risques que la Russie impose cette application au détriment de WhatsApp. Selon The Times, MAX a été développée sur ordre de S.E Vladimir Poutine, afin d’espionner les utilisateurs russes.
« Les données collectées par Max seront facilement accessibles aux services de sécurité du FSB et les agents du Kremlin pourraient même être en mesure de surveiller les conversations en ligne en temps réel », affirment The Times .
À toutes ces allégations, les médias d’État répondent que MAX est loin d’être une application d’espionnage. Selon le gouvernement, MAX dispose de moins d’autorisations pour accéder aux données des utilisateurs que ses concurrents WhatsApp et Telegram.
La décision d’intégrer MAX à tous les appareils vendus en Russie fait suite aux restrictions imposées par la Russie à certains appels sur WhatsApp et Telegram, en raison du manque de coopération de ces plateformes avec les forces de l’ordre dans le cadre d’enquêtes sur la fraude et le terrorisme.
Par Jean Materne Zambo, lemonde.fr, reuters