Facebook se cache derrière une campagne anti google

Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Facebook Le réseau social a demandé, de manière dissimulée, à des journalistes et blogueurs d’enquêter sur la gestion des données personnelles par son concurrent Google.

La guerre entre Google et Facebook s’intensifie, jusqu’à glisser sur le terrain de la diffamation ? Facebook a reconnu, jeudi 12 mai, avoir lancé en sous-main une campagne de communication contre Google, qu’il voulait voir attaqué sur le thème du respect de la vie privée, franchissant une nouvelle étape dans l’affrontement désormais public entre les deux géants de l’internet.

Le réseau social a passé un contrat avec Burson-Marsteller pour que l’agence de communication attire l’attention des journalistes et blogueurs sur la façon dont Google gère la protection de la vie privée, en particulier dans son réseau social Google Circles.

Ainsi, le 3 mai, le blogueur Christopher Soghoian a reçu un e-mail d’un employé de Burson-Marsteller (qui ne dit pas travailler pour Facebook), qui affirme : “Google collecte, enregistre et exploite des millions d’informations personnelles, enregistrées depuis plusieurs services, et les partage sans l’accord et le contrôle des principaux concernés”.

“Aucune campagne de diffamation”

Facebook se défend. “Aucune campagne de diffamation n’a été autorisée ou programmée”, assure Facebook au Nouvel Observateur. “Au lieu de cela, nous voulions que des tiers vérifient que les utilisateurs n’aient pas approuvé la collecte et l’utilisation d’informations de leurs comptes Facebook et d’autres services pour une intégration à Google Social Circles”, ajoute le site.

“Nous avons recruté Burson-Marsteller pour se pencher sur cette question, en utilisant des données publiques qui pourraient être vérifiées indépendamment par n’importe quel média ou analyste “, poursuit le réseau social.

Contacté par Le Nouvel Observateur, Google n’a pas souhaité réagir à cette affaire.

facebook

Timide mea culpa

Burson-Marsteller a confirmé avoir été engagé par Facebook, mais a reproché à son client d’avoir insisté pour ne pas se faire connaître, donnant une allure clandestine à l’opération.

Sur le fond, le cabinet a fait valoir que “toutes les informations portées à l’attention des médias soulevaient de vraies questions, étaient dans le domaine public, et qu’en tout état de cause c’était aux médias de les vérifier à travers leurs sources indépendantes”.

En guise de mea culpa, Facebook a admis un manque de transparence : “il s’agit là de problématiques sérieuses que nous aurions dû présenter d’une manière sérieuse et transparente”.

Facebook fournit enfin au Nouvel Observateur un lien permettant de “regarder la fonctionnalité” de collecte d’informations personnelles par Google.

 

Une guerre ouverte

Cette affaire est une nouvelle preuve de l’affrontement que se livrent les géant Google et Facebook, qui menace de plus en plus sa prééminence avec plus de 600 millions d’utilisateurs.

En quelques années, “Facebook s’est affirmé comme le principal concurrent de Google en termes d’audience sur Internet”, expliquait au Nouvel Observateur Philippe Torres, directeur des études à la cellule de veille sur les nouvelles technologies l’Atelier (BNP Paribas). “Tous deux se basent un même modèle économique qui repose sur l’audience. Ils s’engagent donc dans une bataille de communication pour rester (ou passer) leader et ainsi négocier au mieux les tarifs de la publicité en ligne”, analysait-il.

Pour l’heure, Google garde encore le dessus avec des recettes bien plus élevées : le cabinet eMarketer estime à 43,5% la part de Google sur le marché de la publicité en ligne aux Etats-Unis cette année, contre 7,7% pour Facebook.

Les deux groupes sont chacun en butte à des polémiques à répétition sur l’utilisation qu’ils font des données personnelles des internautes, un dossier ultra-sensible qui leur a valu des poursuites et qui inspire des projets de loi. Reste que l’accès à ces données est indispensable à leur modèle économique.

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