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Douglas Mbiandou : « Nous souhaitons faire de l’Afrique le premier fournisseur de développeurs au monde »  

 (TIC Mag) – C’est un jeune qui souhaite implémenter la prochaine génération de développeurs africains qui dominera l’univers mondial du numérique. Interrogé par TIC Mag, Douglas Mbiandou, le promoteur du projet « 10 000 Codeurs 2015 – 2020 » dévoile les objectifs de ce programme et surtout ses projets pour l’Afrique.

TIC Mag : Vous avez lancé en 2015 un programme de formation des jeunes codeurs africains baptisé « 10 000 codeurs 2015 – 2025 ».  Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer un programme aussi ambitieux et surtout en quoi consiste-t-il?

Douglas Mbiandou : J’ai constaté au fil de mes nombreux déplacements en Afrique francophone que le nombre de développeurs compétents présents ne suffit pas. Par ailleurs, le chômage est de taille et la jeunesse plus consommatrice de technologies numérique (via Smartphone) que productrice. D’après moi, la jeunesse a un rôle à jouer dans la création de logiciels et services numérique dont l’Afrique a besoin pour son développement.

Alors que le centre de formation Objis que je dirige m’a permis de contribuer à la formation continue de plus de 3 000 personnes en France depuis 2005, les initiatives #AfricanGeek (web-série humoristique) et 10 000 codeurs sont plus orientées pour un développement du Continent. En parallèle du développement commercial du centre de formation en informatique Objis en Afrique, nous tenons à impacter positivement la vie des jeunes en Afrique en leur apportant une connaissance opérationnelle dans un secteur porteur : l’informatique.

Plus précisément, nous souhaitons faire du continent africain le premier fournisseur de développeurs au monde, en profitant du bonus démographique : deux milliards d’habitants en 2059 et un taux de fécondité de cinq enfants par femmes.

TIC Mag : Quelles sont les domaines de formations précis que vous proposez aux jeunes?

D. M. : Notre accompagnement se concentre aujourd’hui à donner les compétences permettant de passer d’un besoin métier idée à la réalisation et déploiement. Nous offrons plusieurs formations. Par exemple, concepteur et développeurs d’application web et mobile.

C’est par exemple ce qu’a fait notre bénéficiaire Ma Awa DIEDHIOU au Sénégal qui a produit tout au long du programme un logiciel qui permet de gérer le suivi de patient dans un centre médical. Nous préparons un nouveau cursus intégrant des compétences Big Data et Cloud Computing.

TIC Mag : En quoi ces formations sont différentes de celles proposées jusqu’ici?

D. M. : Les écoles de formation informatique en Afrique préparent les étudiants à passer des diplômes. Pas à obtenir un emploi ou répondre à des besoins réels. C’est ce que nous faisons à travers 20 modules très orientés pratique (70%) et qui débouchent sur un emploi ou sur la création de startup technologique comme celle d’Awa en cours de création et dédiée dans secteur Santé.

TIC Mag : Quelles sont les conditions pour pouvoir bénéficier du programme de formation dans l’un des pays concerné?

D. M. : Deux types de profils sont éligibles. D’abord, les informaticiens de formation : titulaires d’un Bac + 2 à Bac + 5 en informatique. Ensuite, des autodidactes déterminés à évoluer dans ce secteur porteur et capable de réaliser les huit premiers tutoriels Java sur Objis.com. Dans les deux cas, le programme canalise leur envie de réussir et transforme leur détermination en compétences opérationnelles.

Au Cameroun le programme a démarré en mars 2017. 15 bénéficiaires nous font confiance à Douala et 10 à Yaoundé. Les mensualités sont de 25 000 F Cfa sur 18 mois. Ils sont encadrés par deux professionnels pédagogues déterminés à partager efficacement leurs compétences : Gabriel Kwaye Kant (à Douala) et Daniel Fouomene (à Yaoundé). Des groupes WhatsApp pour ces deux classes sont en effervescence.

Nous avons par ailleurs rédigé un guide du bénéficiaire du Programme 10 000 codeurs. Il présente ma vision et réponds à de nombreuses questions sur le programme actuellement en cours de déploiement au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun.

TIC Mag : Le programme a été lancé en 2015. Nous sommes en 2017. Quelle progression avez-vous réalisé suivant votre objectif de former 10 000 codeurs sur le continent?

D. M. : Nous formons sur fonds propre (90%) les 100 premiers bénéficiaires pour un coût de 300.000 euros. La première vague à sortir en Octobre 2017 concerne 10 bénéficiaires du Sénégal dont Ma Awa. Tout au long de 2018 les autres sortiront. Nous pourrons faire les bilans des 100 en fin 2018. Nous souhaitons par la suite lever 30 000 000 d’euros pour déployer sur tout le continent et atteindre notre objectif de 10 000 codeurs.

Propos recueillis par Jephté TCHEMEDIE

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Organisé par l’association Smart Click Africa et Digital Business Africa, cet événement réunira décideurs publics, organismes de développement, institutions publiques, entreprises, experts et acteurs privés de l’Afrique autour du thème : « Intelligence artificielle et e-gouvernance : bâtir des services publics efficaces dans une Afrique cashless et paperless ».

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