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Sanction contre MTN, Orange et Camtel au Cameroun: Garga Haman Adji s’explique

(TIC Mag) – Dans une interview accordée à nos confrères de Cameroon Tribune, Garga Haman Adji (photo) qui a présidé la mission de la Commission nationale anti-corruption (Conac) dans les sociétés de téléphonie mobile apporte quelques précisions sur l’interprétation à donner aux conclusions de ce rapport.

Sur les pratiques de corruptions dans le secteur de la téléphonie mobile

Garga Haman Adji estime que la Conac n’a pas à proprement conclu à des faits avérés de corruption. Seulement, la Conac a dénoncé un laxisme qui aurait pris ses habitudes dans le secteur des télécommunications : « Je crois qu’il y a un laxisme soit de leur part, soit de la part des services publics, soit des deux. C’est un problème de laxisme. Si c’était la corruption on les arrêtait. La Conac a le pouvoir de les envoyer en prison. Ce ne sont pas des cas de corruption avérés », explique Garga Haman Adji.

Sur la possibilité que les opérateurs ne s’exécutent pas

Au cas où les différents opérateurs amendés refuseraient de payer les montants réclamés par la Conac, Garga Haman Adji brandit rapidement la menace d’une nouvelle amende, calquée sur le modèle nigérian ou béninois : « Vous savez qu’au Nigeria, MTN a écopé de 60 milliards de dollars d’amende et au Benin 5 milliards d’amende, je crois, ont été infligés à Orange. Ici nous n’en sommes pas là. On a seulement dit que ces sociétés paient ce qu’elles devraient payer soit plus de 170 milliards  de F. Suivant la répartition des bénéficiaires, l’Art jusque-là prend la partie ‘contributions et redevances’. C’est prévu par la loi. Les impôts et taxes vont au Trésor ».

Sur le fonctionnement de l’ART

Concernant l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Garga Haman Adji pense que le régulateur devrait connaitre de profondes mutations. Pour lui, le régulateur utilise un gros budget pour son fonctionnement sans pour autant produire les résultats escomptés : « Nous estimons que l’ART accumule 23 milliards de F pour son fonctionnement  pour  lequel  on  ne  voit  pas grand-chose. Nous demandons que cet argent soit viré au Trésor public et que l’ART fasse son budget comme la CONAC, comme le ministère de la Justice  et autres, et qu’elle fonctionne sur le budget de l’Etat », conclut Garga Haman Adji.

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