Etre patient, prendre le temps de préparer la réglementation et les infrastructures, voilà en quoi se résument les conseils de Souleymane Coulibaly, coordonnateur de programme et économiste en chef pour l’Afrique centrale à la Banque mondiale, au Cameroun dans le développement de la finance mobile.
Dans une interview accordée au Quotidien de l’Economie, il explique : « Un tel projet demande de prendre du temps, identifier les arrangements institutionnels qui s’imposent, pour pouvoir mettre en place la régulation qui va permettre à ce que cette opportunité ne soit pas utilisée, notamment par des esprits malveillants, pour des blanchiments d’argent »
Cette approche, basée sur la préparation, aurait notamment été employée par le Kenya, leader africain en matière de Mobile banking. « On constate qu’ils ont pris du temps, pour mettre progressivement en place un système qui garantit un impact beaucoup plus important », ajoute-t-il.
Enfin, côté infrastructures, il déconseille au Cameroun le choix d’une aventure solitaire. « Les infrastructures doivent être sous-régionales. Parce qu’il faut que, les pays qui ont un accès au câble sous-marin par exemple, puissent aider les pays qui n’ont pas de câble. Donc, il y a une dimension sous-régionale, et il y a des projets sous-régionaux qui existent », conclut-il.