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Luc Missidimbazi : « Nous estimons atteindre plus de 1 500 noms de domaines en .cg d’ici la fin de l’année 2018 »

Luc Missidimbazi : « Nous estimons atteindre plus de 1 500 noms de domaines en .cg d’ici la fin de l’année 2018 »

Luc Missidimbazi, Président de l'ACNIC.

(TIC Mag) – Le 04 juillet 2018, le conseil d’administration a confié à Luc Missidimbazi, Conseiller Postes, Télécommunications et Numérique du Premier ministre du Congo Brazza et par ailleurs directeur de Marchés du Haut débit à l’ARPCE, la présidence de l’Agence congolaise de nommage Internet en Coopération (ACNIC). Le nouveau président de cette cet organisme chargé de la gestion du nom de domaine .cg confie à TIC Mag les stratégies qu’il compte mettre en place pour vulgariser et faire accepter le .cg par les Congolais.

TIC Mag : En ce moment, quel est l’état des lieux de l’appropriation du .cg au Congo ?

Luc Missidimbazi : Il faut tout d’abord relever que, depuis 2012, le domaine cctld congolais (.cg) est la pierre angulaire des stratégies du numérique, selon l’étude sur l’implémentation du e-gouv au Congo réalisée par le Cabinet Bearingpoint en 2015. L’ensemble des systèmes et solutions administratives reposent sur un usage de ce DNS.

S’agissant de sa gestion, le volet technique est totalement géré par l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARCPE) qui a mis en place une plateforme de gestion. Pour garantir la disponibilité des Dns, un partenariat avec l’ancien prestataire avait été noué. La gestion administrative est à la charge de l’Agence Congolaise de Nommage Internet et Coopération (ACNIC) qui regroupe tous les acteurs du secteur. Depuis sa mise en place, plus de 600 domaines en .cg ont été enregistrés au niveau national.

TIC Mag : Au regard de ce nombre réduit, comment comptez-vous convaincre les entreprises et PME congolaises à souscrire davantage à un .cg en lieu et place du .com?

L.M. : L’objectif de l’ACNIC est effectivement d’accroître le nombre de noms de domaine enregistrés en « .cg » et de le rendre plus accessible. Cela passe par la vulgarisation et la formation des usagers du domaine. Sans oublier les différents partenariats avec les institutions que nous comptons mettre en place.  Plusieurs axes de développement sont à considérer pour un meilleur usage du domaine « .cg ».

Au niveau des PME et entreprises privées par exemple, des discussions sont bien avancées. Notamment avec le Ministère des Postes et Télécommunications qui a pris plusieurs initiatives dans ce sens. Le but est aussi de faciliter la signature électronique et l’authentification des actes administratifs. L’ACNIC et l’agence de création des entreprises travaillent par exemple sur les enregistrements des noms de domaines dès la création des entreprises. Nous estimons atteindre plus de 1 500 noms de domaines en .cg d’ici la fin de l’année 2018.

On estime que le .cg reste la marche indispensable pour une meilleure implémentation d’une culture numérique dans les administrations publiques et privées. Elle est pour cela la pierre angulaire de l’e-gouvernement.Luc Missidimbazi

TIC Mag : Quid de l’appropriation du .cg au sein de l’administration publique ?

L.M. : Au niveau de l’administration publique, un récent décret du Premier ministre publié ce mois de juillet 2017 oblige les toutes les administrations à utiliser le .cg. Les administrations publiques ont trois mois pour se conformer à cette nouvelle disposition. Cela facilitera l’usage du nom de domaine national dans toutes les administrations. Déjà, plus de 2/3 de départements ministériels utilisent le domaine « gouv.cg ». Mais, peu d’établissements publics disposent d’un domaine en .cg. Par ailleurs, il faut relever que toutes les administrations du Congo sont désormais appelées à communiquer uniquement avec des courriels en .cg. Donc, terminé les Yahoo et Gmail. C’est une excellente nouvelle pour le numérique congolais.


S’agissant de l’intégration du « .cg » dans une stratégie nationale, les études et plusieurs avis d’experts convergent sur ce point de vue. On estime que le .cg reste la marche indispensable pour une meilleure implémentation d’une culture numérique dans les administrations publiques et privées. Elle est pour cela la pierre angulaire de l’e-gouvernement.

TIC Mag : Comment faire pour développer une réelle industrie des noms de domaine au Congo Brazza?

L.M. : Le décret du Premier ministre est déjà un pas important. Mais, il faut noter que le développement de l’industrie des DNS passe par une appropriation des adresses IP & AS par tous les acteurs de l’écosystème numérique. Tant que les acteurs locaux seront dépendants des ressources Internet étrangères, ils ne saisiront jamais les opportunités d’affaires de l’industrie d’Internet. Il faut une vraie appropriation de ces outils. Les politiques et l’administration publique ne sont pas à même de conduire tout seuls cette appropriation. Il faut une forte implication du secteur privée et de la société civile.  L’ACNIC envisage dans ce sens de rassembler les acteurs privés autour d’une plateforme pour une meilleure utilisation des ressources Internet.

TIC Mag : Le Congo dispose-t-il, à ce jour, des moyens et capacités pour héberger au Congo les sites web en .cg et bien d’autres données numériques ?

L.M. : S’agissant de l’hébergement et du développement des services web, les dispositions prises par les pouvoirs publics ouvrent de nouvelles opportunités pour les jeunes développeurs et les hébergeurs de services du Congo… Il faut également noter que les administrations restent maîtres de l’hébergement et du contenu diffusé sur les sites web.

Propos recueillis par TIC Mag


C’est quoi l’ACNIC

Sous la conduite de l’ARPCE, le Congo s’est doté le 9 juin 2011, d’une association dénommée l’Agence congolaise de nommage Internet du Congo (ACNIC), nouvelle structure qui devra désormais gérer le nommage du domaine Internet du pays, autrement dit le ”.cg”.

La Création de l’ACNIC, cette association mixte constituée des représentants de l’administration publique, du privé, de la société civile, de la sécurité publique et de l’Université, est le fruit d’une coopération entre les différents acteurs du secteur et répond aux exigences internationales en matière de gouvernance électronique.

Au regard des enjeux et perspectives de développement du numérique dans notre pays, cette association devra jouer un rôle capital dans la fiabilité de transferts des communications électroniques. L’infrastructure de ce système constitue un maillon important dans l’écosystème numérique congolais.
Une convention de délégation de pouvoir sera établie très prochainement entre l’ARPCE et l’ACNIC pour la gestion du domaine Internet considéré comme patrimoine national.

Les principales missions de l’ACNIC sont:

Source : Arpce.cg

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