(TIC Mag) – Dans un contexte malien où environ 50% de la population ne sait ni lire ni écrire, et que paradoxalement, environ 30% possède un smartphone, un jeune ingénieur, Mamadou Sidibé a eu la brillante idée de connecter les populations à l’aide d’un réseau social qui s’adapte à cette réalité nationale. C’est ainsi qu’il a créé Lenali, un réseau social oral, qui permet aux illettrés de pouvoir partager des contenus sonores dans les principales langues parlées au Mali, parmi lesquelles le bambara, soninké et songhay et autres.
« Lenali c’est le premier réseau social qui est totalement vocal, et qui parle les langues africaines. Au Mali, en 2018, 39% de la population seulement sait lire et écrire. Et si on s’appesanti sur le genre, on se rend compte que ce chiffre descend à 26% chez les femmes et 48% pour les hommes. Voila pourquoi il y a déjà un problème d’accès. Mais également, nous sommes dans un pays où l’oralité est une culture. C’est chez nous qu’il y a des griots. Nous sommes dans un pays où il ya une multitude de langues, et personne ne maitrise l’ensemble des langues locales parlées au Mali. Voilà les principales raisons qui nous nous ont poussés à aller vers ce réseau social totalement vocal et qui parle les langues locales africaines », explique Mamadou Sidibé, le concepteur de Lenali.
Une fois sur la plateforme, la première étape de l’inscription consiste en le choix des langues. Ensuite, il y a des audio qui disent à l’utilisateur comment s’y prendre. Lenali permet de créer son profil vocalement, pour ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas écrire. Pour publier, l’utilisateur appuie simplement sur l’onglet d’enregistrement, parle, relâche.
La véritable innovation de Lenali réside en la fonctionnalité des appels – navigation – GPS : « Aujourd’hui, sur le réseau, il y a la fonctionnalité des appels vocaux et vidéos de qualité comme sur WhatsApp, les commentaires vocaux et autres. Mais il ya une nouveauté mondiale qu’on vient de lancer. Il s’agit de l’appel navigation GPS. Au Mali comme dans beaucoup d’autres pays d’Afrique, l’adressage est un problème. Et en dehors des grandes villes, ce n’est généralement pas possible. Concrètement, si moi je veux que vous veniez chez moi, je vous fais un appel GPS. Et il se présente comme un appel audio entrant. Seulement, à la place de l’outil de décrochage, vous avez l’outil de navigation. Et l’application vous guide jusqu’à ma position », ajoute Mamadou Sidibé.
Ecrit par TIC Mag
