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Le PNDP poursuit sa série de formation des communes camerounaises à l’utilisation du logiciel de gestion Simba

« L’ordinateur a changé ma vie », lance avec sourire Martine Mengue, une déficiente visuelle. Grâce à cet outil numérique,  la jeune dame n’a plus besoin de faire transcrire son travail en noir pour les voyants. Elle peut désormais se servir d’un traitement de texte et  bien d’autres applications.  Une « chance » que de nombreux non-voyants n’ont pas, constate amèrement Daniel Kengni Tiomo.

 Le président de l’Association nationale des aveugles utilisateurs du matériel informatique du Cameroun (Anaumic),  constate que de nombreux  aveugles  sont exclus de l’utilisation des Tic au sein  des familles, des écoles et même dans leur lieux de travail. Pourtant, une étude du  Comité nationale de lutte contre la cécité (Cnlc) publié en 2005 indique que  le Cameroun compte environ 640.000 personnes déficientes visuelles. Soit 180 000 aveugles et 480 000 malvoyants. 62% de ces personnes sont analphabètes et ne savent ni lire, ni écrire, ni compter.

Pour Daniel Kengni Tiomo formé en 2008 au Centre sous-régional de formation à l’informatique adaptée  à la déficience visuelle de Yaoundé,  cette situation déplorable   résulte beaucoup plus de l’ignorance. « Certaines personnes ne savent pas que du matériel informatique adapté aux déficients visuels existent. C’est pour cette raisons que nous avons créé une association spécifiquement pour cela », révèle Daniel Kengni Tiomo.  « Nous voulons briser l’écran qui sépare les aveugles des Tic et dire aux autres que l’ordinateur n’est plus un luxe à nos oreilles », poursuit-il.

Pour mener à bien cette mission, l’Anaumic a mis sur pied un site internet pour non-voyants utilisant le lecteur d’écran Jaws, associé à une synthèse vocale. D’après Leonel Tchuente, secrétaire général de l’Anaumic, l’apport et l’impact des Tic sur l’éducation des non-voyants est très importante. « Pour les élèves et les étudiants, ce procédé donne accès à des ouvrages spécialisés qui ne pouvaient pas être traduit en braille.  Avec les Tic, on gagne en temps, en espace et donc en argent.  Par exemple, le dictionnaire Le petit Larousse transcrit en braille sur papier occupe 15 mètres sur des étagères, compte 157 volumes, pèse 100 kg et représente des centaines d’heures de travail de bénévoles. Pourtant des dictionnaires électroniques peuvent être consultés grâce à des logiciels de synthèse vocale », explique le non-voyant. Une bonne nouvelle que l’Anaumic  souhaite  partager à travers le pays.

 

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