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Le Cameroun prépare les contenus de la Télévision numérique terrestre

(Agence Ecofin) – Au Cameroun, 200 experts prennent part aux consultations relatives à la mise en place du bouquet gratuit de la Télévision numérique terrestre (Tnt). Il reste à produire le véritable bouquet camerounais de la Tnt, à en croire le secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze, par ailleurs président du Comité national de pilotage de la migration de l’analogique au numérique (Cameroon Digital Television project-CAM-DTV).

Pourtant, le pays a lancé la Tnt depuis le 14 juillet 2015 avec un bouquet gratuit de 12 chaînes qui existaient déjà, à savoir 8 nationales et 4 étrangères. « Les pourparlers que nous avons eus avec les experts des pays ayant réussi leur migration, nous ont convaincu de ce que le succès de la Tnt, quelle que soit l’infrastructure, est avant tout tributaire de la richesse de l’offre de programmes locaux », a dit Louis Paul Motaze, à l’ouverture des travaux, ce 4 août à Yaoundé. Sans donner de délai, il annonce la constitution  du « premier bouquet » gratuit qui sera composé de 30 chaînes tel que prévu initialement. Ce qui fait dire à certains observateurs qu’on a mis la charrue avant les bœufs. Mais c’est aussi l’étalage des conflits avec le ministre de la Communication, vice-président du CAM-DTV. Issa Tchiroma Bakary était absent à l’ouverture des consultations. On se demande bien le sort qui sera réservé aux 12 chaînes avec lesquels il a lancé la Tnt.

Qu’importe, car, pour Louis Paul Motaze, le principal défi demeure la production des contenus locaux. « La migration au numérique doit certes se conformer aux prescriptions de l’Union internationale des télécommunications, mais elle doit aussi, et surtout, mettre l’accent sur le développement de contenus audiovisuels compatibles avec notre culture », a-t-il dit.

L’enjeu du bouquet camerounais de la Tnt est d’être attractif et compétitif, en réunissant des chaînes auxquelles adhère le public. Il faut couvrir au moins 75% de la population nationale. Les contenus visés sont les documentaires, les fictions, les dessins animés ou encore la captation de spectacle. Ici se joue la survie des chaînes nationales face à leurs rivales éditées à l’étranger.

Mais au-delà de ce bouquet qu’il faut constituer, les consultations de Yaoundé, qui s’achèvent ce 6 août, doivent permettre l’élaboration d’un guide national de contenus audiovisuels au Cameroun. Il s’agira d’une boussole pour les producteurs, les chaînes de télévision, les autorités en charge de délivrer des licences d’exploitation de l’activité audiovisuelle, etc. Il y a donc du pain sur la planche pour les experts qui participent aux consultations ; à savoir des journalistes, des universitaires, des promoteurs culturels, etc.

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