Alors que le Cameroun affûte ses armes pour son arrimage à la Télévision numérique terrestre (TNT) en juillet 2015, des voix s’élèvent pour attirer l’attention des gouvernants sur d’éventuels risques encourus, en cas de non-respect de certains préalables réglementaires, institutionnels et technologiques. C’est le cas notamment de Rostant Tane, spécialiste des médias et télécoms, qui appelle à la mise en place d’une structure de régulation de la TNT au Cameroun.
« Il faut d’abord intégrer le fait que la migration s’opère dans un pays qui a un cadre réglementaire et un gouvernement qui a des structures chargées de réguler l’activité dans tous les domaines. La promulgation récente de la nouvelle loi sur l’audiovisuel, est un préalable acquis, et il faut s’en féliciter. On peut s’attendre à une structure de régulation de l’audiovisuel, comme dans d’autres secteurs », a-t-il indiqué, dans une interview accordée au Quotidien de l’Economie de ce 27 avril 2015.
Le directeur général de « Media Intelligence », fonde son argumentaire sur la multiplicité des acteurs impliqués dans le secteur de la télévision numérique terrestre au Cameroun. Notamment le chinois Star Times, la CRTV, les câblo-opérateurs et les autres chaînes de télévision ou groupes audiovisuels.
Au sujet du marché accordé à Star Times (110 milliards de F.Cfa pour la mise en place d’une infrastructure numérique à la CRTV), recommande d’être un peu plus patient.
« Sur le plan technique, actuellement, on ne saurait apprécier la technologie de Star Times. Cependant, la concession ne fait pas de cette entreprise à un opérateur camerounais. Pour que cela soit dangereux, il faudrait aller au-delà de l’infrastructure technique pour être un opérateur, et avoir de l’emprise sur le marché. Une fois l’infrastructure installée, c’est au gouvernement de décider à qui confier la gestion. Nous n’avons pas des éléments qui vont au-delà de son rôle actuel, nous permettant de confirmer ou non la dangerosité de cette offre », a-t-il conclu.