Site icon Digital Business Africa

L’Agence universitaire de la francophonie se lance dans les MOOCs

«Moins de 1,5% des jeunes ont accès à l’enseignement supérieur au Niger et 9% au Cameroun. Le développement des MOOCs peut nous permettre d’accroître significativement ce nombre.»

Responsable du numérique éducatif au sein de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF ), Pierre-Jean Loiret en est certain : les MOOCs vont beaucoup apporter à l’enseignement supérieur des pays émergents et notamment africains: «Le mot important dans MOOC est “massif”. Il y a longtemps que nous favorisons le développement de cours en ligne en Afrique ou ailleurs avec nos FOAD (formations ouvertes à distance) mais jusqu’ici sur de petits volumes. Les MOOCs peuvent tout changer».

Faire émerger une offre locale

Si à l’AUF on préfère parler de CLOM (cours en ligne ouverts et massifs) que du trop américain MOOC, la logique reste la même – donner au plus grand nombre un enseignement de qualité – tout en s’attachant à la mission spécifique de l’AUF qui est de faire naître une offre locale: «Nous allons former des enseignants, notamment africains, à la réalisation de leurs propres cours en ligne. Il n’est pas question pour nous de nous contenter seulement d’assurer la diffusion de cours français ou suisses».

Le tout en pensant à la délicate question des coûts de développement: un cours entier en FOAD pouvait revenir à 20 000 ou 25 000€ pour 60 crédits ECTS quand on entend qu’un MOOC à la «sauce» Coursera en revient à 50 000 pour… deux ECTS.

Quelle certification ?

Pour gérer l’épineuse question de la certification des MOOCs, indispensable si on veut motiver les étudiants, l’AUF va organiser des centres d’examen sur les 44 campus francophones qu’elle possède dans le monde. «En Afrique, parce qu’il y a trop de problèmes possibles de coupures de courant, cela se fera avec des papiers et du crayon et vraisemblablement sous la forme de QCM », reprend Pierre-Jean Loiret. Le tout en pensant à des coûts accessibles: pas plus de 20€ par participant contre par exemple 100 à 150€ sur Coursera .

La question des ECTS fera également partie des éléments à préciser: si Centrale Lille en accorde dans le cadre de son MOOC gestion de projets , beaucoup considèrent que ce n’est possible que pour des étudiants dûment inscrits dans l’établissement. Difficile à imaginer pour des MOOCs qui pourront compter des dizaines de milliers d’inscrits. À moins qu’on ne limite ce nombre, c’est la solution de Centrale Lille, à ceux qui ont effectivement suivi tout le cursus. Au total encore beaucoup de questions mais aussi beaucoup d’espoirs!

 

Source : Le Monde

 

A lire aussi :

Le rôle des TIC dans la marche du Cameroun vers l’émergence

Un éventail d’opportunités

Quitter la version mobile