Kenya : Un député exige la scission entre Safaricom et M-pesa, Vodafone durcit le ton

(TIC Mag) – Le feuilleton qui oppose depuis plusieurs mois au Kenya l’opérateur Safaricom dont la maison mère est Vodafone, son partenaire M-Pesa et les autorités kenyanes connaît un nouveau rebondissement. En effet, un parlementaire de l’opposition kényane, Jakoyo Midiwo a déposé un projet de loi qui appel à la séparation entre Safaricom et M-Pesa, sa plateforme de mobile banking.

Sur les motivations de cette démarche, il évoque des soupçons d’abus de la position dominante sur le marché kényan, partagée aussi bien par le régulateur qu’une partie du parlement. Selon lui, la fusion entre Safaricom et M-Pesa permet à l’opérateur d’offrir également des services bancaires sans toutefois détenir la licence nécessaire.

Ainsi, la scission entre les deux partenaires permettrait de faire une distinction claire entre les services de télécommunications et les services financiers. A côté de cette démarche, des fuites ont récemment révélé l’existence d’un rapport commandité par l’Autorité des communications du Kenya dans lequel il appel à ouvrir l’accès de l’ingénierie de M-Pesa à ses concurrents selon ses propres tarifs.

Face à toutes ces menaces, la maison mère de Safaricom, Vodafone a opté pour un durcissement de ton à l’endroit des autorités kenyanes, et menace de revoir à la baisse ses investissements dans le pays. Dans un communiqué publié par le groupe anglais, celui-ci confirme l’éventualité de « reconsidérer ses futurs investissements au Kenya, si des propositions concrètes de ruptures de Safaricom sont mises en place ».

D’ores et déjà, Safaricom peut se targuer de bénéficier du soutien du gouvernement kényan, qui a fait savoir via son porte-parole Jakoyo Midiwo, ministre de l’Information que « l’adoption de cette loi signifierait une punition à l’encontre des opérateurs pour leurs innovations, ce qui découragerait les investisseurs. Cela fera du Kenya une destination très peu attrayante pour les entreprises de technologies désireuses de s’implanter et d’innover ».