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Internet sans frontières ne veut pas d’une censure des réseaux sociaux au Cameroun

(TIC Mag) – Au Cameroun, existe-t-il de réelles craintes de censures des réseaux sociaux ? Oui, selon l’organisation non gouvernemental Internet sans frontières. Dans une tribune publiée par Julie Owono, chef du bureau Afrique de l’ONG, celle-ci s’inquiète des attaques de plus en plus multiples du gouvernement contre les réseaux sociaux : « Depuis le 21 octobre 2016, les réseaux sociaux ont été accusés de répandre des rumeurs par le ministre des Transports; d’être une menace pour la paix au Cameroun, par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Le 10 novembre 2016, lors de l’ouverture de la session parlementaire, le président de l’Assemblée nationale qualifiait les internautes de «félons du cyberespace» et les médias sociaux de «terroristes», explique Julie Owono.

D’après elle, le gouvernement camerounais gagnerait  se pencher sur des problèmes bien plus urgents qui concernent la sécurité des internautes, des femmes en particulier : « Dans une étude menée en 2015 par Internet Sans Frontières et la Web Foundation sur les droits des femmes en ligne au Cameroun, nous avons constaté que jusqu’à 17% des femmes interrogées ont été victimes de harcèlement lors de leur utilisation d’Internet. Le corpus juridique au Cameroun ne contient pas de dispositions pour criminaliser la violence en ligne, le harcèlement. L’adoption de telles dispositions nous semble plus urgente que le plaidoyer pour une surveillance accrue, ou la censure des médias sociaux au Cameroun. Ce dernier étoufferait inutilement l’innovation et l’économie numérique au Cameroun », ajoute Julie Owono.

Au final, elle affirme qu’au cas où le gouvernement camerounais déciderait finalement de censurer les médias sociaux au Cameroun, il existe des moyens de contourner ce type de censure. Par exemple, les utilisateurs peuvent télécharger TOR, et son application mobile appelée ORBOT. Psiphon est également un outil de contournement intéressant. Au besoin, elle rappelle qu’Access Now dispose d’une ligne d’assistance en matière de sécurité numérique en plusieurs langues qui pourraient aider les internautes camerounais.

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