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Haro sur la piraterie des logiciels

Informatique. Magistrats et avocats réfléchissent sur les solutions appropriées pour mener la lutte au Cameroun.

La discussion entre magistrats et avocats n’avait rien des joutes verbales auxquelles ils se livrent d’habitude dans les prétoires. Tous ont semblé d’accord sur le sujet : combattre la piraterie informatique. Ces hommes de loi et de droit se sont retrouvés le temps d’un séminaire sur la protection juridique des logiciels dans l’espace Oapi, entendez Organisation africaine de la propriété intellectuelle.

L’atelier de sensibilisation a été organisé le 25 novembre 2011 à Douala, par la société Sage, éditrice de logiciels informatiques vendus à travers le monde. L’entreprise mène une campagne contre ce qu’elle considère comme un fléau pour les fabricants de programmes informatiques, les entreprises utilisatrices et les économies des pays. Les opérateurs économiques et les vendeurs de logiciels ont d’ailleurs été associés aux débats de Douala.

« 48% des logiciels piratés dans le monde en 2010. 80% en Afrique francophone. 82% au Cameroun. 83% en Algérie. 78% en Côte d’Ivoire et au Sénégal», explique Fabien Poggi, le directeur export de Sage. Il reconnaît que ces chiffres ne reposent guère sur des études, mais sur des estimations. La précision vaut la peine en tout cas. L’ampleur de la piraterie est en partie due aux coûts des logiciels, trop élevés pour une frange de la population. La barre du milliard F.Cfa est parfois franchie. Fabien Poggi répond que la Sage a créé une gamme de produits, de l’ordre de 100.000 F.Cfa, adaptés à toutes les bourses selon les besoins. Au Cameroun pourtant, la contrefaçon est l’œuvre des particuliers, des entreprises et des administrations publiques. «Si on peut comprendre qu’un étudiant pirate un logiciel, cela est incompréhensible pour une firme ou une organisation. Une entreprise de pharmacie a fermé au Etats-Unis car son système de gestion a été détraqué par un logiciel piraté », s’indigne l’employé de Sage.

La solution au problème passe par le renforcement de la législation des pays, afin de protéger au mieux la propriété intellectuelle, pense Christian Dudieu Djomga, avocat au barreau du Cameroun, mandataire agréé Oapi. Le Cameroun est signataire des accords de Bangui qui s’ajoute à la loi de 2000 sur les droits d’auteurs. Le piratage informatique expose à un maximum de cinq ans d’emprisonnement pour les délits, et au double de la peine pour les crimes.

Source : Le Jour

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