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Cybercriminalité : des pertes annuelles au Cameroun en milliards de F.Cfa

Selon les experts, ce sont chaque année des milliards de francs qui sont perdus dans divers actes cybercriminels qui vont de la piraterie au hacking.

Pour beaucoup de Camerounais, la cybercriminalité n’évoque pas grand-chose. Un problème certes, mais surtout, celui « des autres ». Pourtant, le phénomène est bien présent dans le pays. Des millions de Camerounais y ont même déjà fait face d’une manière ou d’une autre, à divers niveaux. Dans la plupart des cas, il s’agit de l’abus de confiance sur les réseaux, des actes de piraterie, atteintes aux systèmes informatiques (intrusion ou hacking), ou encore des fraudes sur des cartes de crédit.

Selon plusieurs experts, il est difficile de définir avec précision le coût exact des actes cybercriminel sur l’économie nationale, puisqu’il est quasiment impossible de les recenser tous tant ils sont nombreux et revêtent différents formes.

D’après un rapport présenté en novembre 2011 par le ministre des Postes et Télécommunications, le phénomène a subi une recrudescence depuis 2009, avec la piraterie de plusieurs sites dans les milieux administratifs et financiers. Parmi les plus spectaculaires, celle du site web officiel du Premier ministre, de la douane, du ministre des Domaines et des Affaires foncières, de l’Université de Yaoundé I, des quotidiens la Nouvelle Expression et Cameroun Tribune. Le même rapport indique aussi la disparition régulière des crédits de communication, la perte de sommes d’argent, la réception de SMS faisant miroiter des choses illusoire.

Selon Serge Ntamack, directeur des Affaires juridiques de Microsoft Afrique de l’Ouest et du Centre, le Cameroun connait une explosion des problèmes liés à la cybercriminalité « avec un taux de près de 83% de logiciels piratés ». Des propos que corrobore Yvonne Sandra Ovono Evang, doctorante en Droit privé et Sciences criminelles au Programme de recherche sur les stratégies de développement par l’intelligence économique (Presdie). Selon elle, les entreprises camerounaises ne sont pas épargnées. Par exemple, Mtn, Camair-Co ou encore Ecobank Cameroun en ont déjà été victimes, avec des pertes  que des experts chiffrent à plusieurs milliards de F. Cfa. Sur le plan mondial, une étude menée conjointement par l’International data corporation (IDC)  et l’Université de Singapour (NUS), révèle que la cybercriminalité coûte environ 175 000 milliards de F.Cfa chaque année.

Face à la progression du phénomène, le Cameroun a adopté une série de lois relatives à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Ces lois mettent en évidence des mesures répressives qui vont des amandes à des peines privatives de liberté pour des infractions cybercriminelles. Des mesures qui semblent se heurter à plusieurs obstacles : l’ineffectivité de la loi dans la pratique, l’absence d’outils adéquat et surtout, l’ignorance du public qui ignore l’ampleur de la gravité du phénomène.

 

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