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Cameroun : Voici ce qui est reproché à Jean Louis Beh Mengue, l’ancien DG de l’ART

Jean Louis Beh Mengue
[Digital Business Africa] – Au Cameroun, l’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) Jean Louis Beh Mengue a été placé dans la soirée du 7 août 2019 sous mandat de dépôt a la prison centrale de Yaoundé. Ceci, après avoir été passé près de deux jours au Tribunal criminel spécial où il était entendu  dans le cadre d’une enquête depuis le 5 août.

Les faits remontent à 2013, lorsque le Conseil supérieur de l’Etat (Consupe) produit un rapport d’une mission spéciale de contrôle et de vérification mené à l’Agence de régulation des télécommunications (ART).  Un rapport qui s’avère être à charge contre celui qui est encore directeur général de l’ART.

Les contrôleurs de cette institution avait séjourné à l’ART pendant 165 jours, entre 2013 et 2014 et avaient passé au peigne fin sa gestion sur la période allant de 2008 à 2013. La mission était alors parvenue à la conclusion qu’en qualité de directeur général de l’Art, Jean Louis Beh Mengue avait commis plusieurs fautes de gestion qui ont fait perdre des milliards FCFA à l’Etat. Un préjudice estimé à presque 20,5 milliards de F Cfa.

Il est également reproché à Jean Louis Beh Mengue de n’avoir pas appliqué les sanctions pécuniaires retenues contre les opérateurs Orange et MTN Cameroun qui devaient respectivement payer 4,1 milliards FCFA et 523,22 millions FCFA pour divers manquements à leurs cahiers de charges et constatés par les autorités camerounaises.

Au lieu de faire payer aux opérateurs l’intégralité des sommes réclamés dans les caisses du Trésor public, l’ancien DG de l’Art aurait alors demandé à Orange Cameroun de ne payer que 1,25 milliard sur les 4,1 milliards de pénalités infligées et d’investir le reste, soit 2,89 milliards dans le développement de son réseau téléphonique, et à MTN de ne rien payer sur les 523 220 000 FCFA de pénalités dues et d’investir ladite somme pour le développement de son réseau téléphonique. Une décision jugée par le Consupe contraire à la réglementation relative au recouvrement des créances de l’Etat. Mais, relevant, d’après experts du secteur, de la co-régulation et de la gouvernance concertée avec les opérateurs, afin de transformer les sanctions en investissements.

A la suite de son placement sous mandat de dépôt, on attend désormais d’être fixé sur la suite de son procès.

Ecrit par Jephté Tchemedie

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