Au Canada, les États-Unis arrêtent Meng Wanzhou, directeur  financier de Huawei et fille du fondateur du groupe chinois

[Digital Business Africa] – Meng Wanzhou, le directeur financier du groupe Huawei, et fille du fondateur du géant technologique chinois a été arrêté samedi dernier au Canada à la demande des États-Unis, a annoncé le New York Times. Cette arrestation de a eu lieu le soir même où le président Trump et le président chinois Xi Jinping ont dîné ensemble à Buenos Aires et accepté une trêve commerciale de 90 jours, rapporte le journal.

Les deux pays sont en négociations pour mettre fin à une guerre commerciale qui a ruiné les deux économies. L’objectif étant que les États-Unis assouplissent leurs tarifs douaniers et en échange, la Chine abaisse les barrières commerciales et ouvre davantage ses marchés aux entreprises américaines.

Le groupe Huawei a déclaré dans un communiqué que Mme Meng avait été arrêtée alors qu’elle changeait d’avion au Canada et que les accusations contre elle sont non spécifiées dans le district de New York. « L’entreprise n’a reçu que très peu d’informations concernant les accusations et n’a pas connaissance d’actes répréhensibles de la part de Mme Meng », a indiqué Huawei en précisant que l’entreprise respecte toutes les lois en vigueur partout où elle exerce ses activités.

L’ambassade de Chine au Canada pour sa part a fermement condamné cette arrestation et invité les autorités canadiennes « à corriger immédiatement l’acte répréhensible et à rétablir la liberté personnelle de Mme Meng ».

Multiples procédures contre Huawei

Aux Etats-Unis, Huawei, le plus grand fabricant chinois d’équipement de télécommunications, fait l’objet d’une enquête pour déterminer s’il enfreint les contrôles commerciaux américains dans les pays proches comme Cuba, l’Iran, le Soudan et la Syrie. Le département du Trésor et du Commerce aurait également demandé au département de la Justice d’enquêter sur une probable violation par Huawei des sanctions économiques contre l’Iran, confie sous anonymat un fonctionnaire au New York Times.

Interdiction des équipements de Huawei

C’est un nouveau prix de la guerre commerciale entre Pékin et Washington qu’est en train de payer le groupe télécoms chinois Huawei. Au début de l’année 2018, le gouvernement américain avait officiellement demandé aux opérateurs de télécommunications présents sur son marché de ne pas s’équiper de produits et outils chinois. Pour motiver cette décision, plusieurs élus américains présentaient le groupe Huawei comme une entreprise qui espionne au compte du gouvernement chinois, et donc, qui représente « une menace pour la sécurité des Etats-Unis ». Ces officiels évoquaient également les rapports du groupe Huawei « avec le Parti communiste chinois ainsi qu’avec les services de sécurité et de renseignement chinois », d’autant plus que le fondateur du groupe, Ren Zhengfei, est un ancien officier de l’Armée populaire de libération.

Immédiatement, l’appel au boycott a été entendue par les entreprises et consommateurs américains qui ont décidés de limiter l’utilisation des produits de marque Huawei, et d’écarter l’opérateur chinois dans le déploiement de la 5G. L’Australie a emboité le pas américain, et a à son tour exclu Huawei du déploiement de la 5G, estimant que « l’implication de fournisseurs susceptibles d’être soumis à des décisions extrajudiciaires d’un gouvernement étranger » constituait un risque sécuritaire. Dans la foulée, la Nouvelle-Zélande a suivie en novembre 2018, officiellement pour incompatibilité technologique. Le boycott s’est également poursuivi en Aise, où au Japon, certains opérateurs comme NTT Docomo ne s’équipent plus auprès du géant chinois des télécoms. En Europe également, la méfiance s’est installée. Selon les médias allemands, le gouvernement se penche depuis la mi-novembre sur le sujet, tout comme le Royaume-Uni qui a lancé une enquête en juillet sur la sécurité des réseaux télécoms. En France, où les équipements de Huawei sont utilisés dans la 4G et dans les tests sur la 5G, aucune position des responsables en charge des télécoms n’a été prise. Cependant, des élus comme la députée Laure de la Raudière demande à « être très vigilant sur l’installation d’équipements de réseaux en provenance de Chine, pour des questions de sécurité et de souveraineté numérique ».

Ces réactions à travers le monde compromettent sérieusement l’avenir du groupe chinois, qui voit ses efforts sur la 5G remis en cause, notamment au niveau de sa commercialisation. Pourtant, c’est une technologie qui est tout de même celle de l’avenir. Pour essayer d’inverser la tendance, le groupe chinois a engagé une vaste opération de transparence. Depuis plus d’un an, il réitère qu’il est détenu à 100% par ses employés, et non à son fondateur, ou à à l’Etat ou l’armée chinoise. L’équipementier donne également accès aux opérateurs à ses équipements dans des laboratoires dédiés, où ils peuvent les démonter totalement et avoir accès à leur code source. Si jusqu’ici, ces opérations se faisaient au siège du groupe à Shenzhen (sud de la Chine). Une opération qui ne semble pas suffir à rassurer les pays occidentaux, qui réclament à la place des garanties « solides » à l’équipementier.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE, Digital Business Africa

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